Witold Gombrowicz affirme dans Kronos, le journal plus intime que Journal, écrit en 1955 mais publié en 2016 chez Stock, « Je n’écris rien ». N’écrire « rien » n’est pas une provocation conceptuelle, c’est vouloir secrètement faire tomber les masques, dévoiler son vrai visage, se mettre à nu. Dans ce journal classé X, la littérature est écriture, une matière sans artifice, accessible à qui veut bien le lire. C’est aussi un texte essentiel, touchant, parfois dérangeant, créant indiscutablement du lien avec le lecteur, que celui-ci soit séduit ou choqué, dans lequel l’auteur s’autorise à tout dire, à déconstruire la langue et les formes, à palper l’impertinence et fait émerger un anti-héros inachevé, égal à l’homme ordinaire contemporain....