Entre Rome, Bruxelles et l’Espagne : le confesseur du gouverneur-général, quelles loyautés ?

Les Pays-Bas catholiques de la première moitié du XVIIe siècle constituent un ensemble politique placés sous la direction d'un gouverneur-général de sang royal ou issu de la haute noblesse hispanique. La cour de ce Prince est organisée sur le modèle madrilène : il est ainsi assisté par un confesseur particulier, choisi par le gouvernement royal pour ses qualités et pour son appartenance à l'un ou l'autre ordre religieux. Les religieux successifs qui occupent la charge font l'objet d'une attention soutenue de la part de différents acteurs politiques : le gouverneur-général lui-même, les courtisans bruxellois, le gouvernement royal, les ordres religieux et la papauté observent avec attention l'action de ces confesseurs. La vision qu'a Rome de ces clercs est celle d'alliés objectifs. Il est entendu que ceux-ci doivent naturellement assister le nonce en toute occasion et contribuer à asseoir la politique romaine en terres habsbourgeoises. Pourtant, à Bruxelles, les principaux intéressés ne suivent pas assidûment cette ligne directrice. Ma communication proposera d'étudier, sur la base de sources issues des Archives générales du Royaume de Belgique et de l'Archivo General de Simancas, l'attitude d'une série de confesseurs princiers actifs dans la grande première moitié du XVIIe siècle face aux attentes de la papauté et de ses représentants dans le but de comprendre dans quelle mesure ce clerc contribua à – ou se tint éloigné de – la politique telle que voulue depuis Rome. Je tâcherai également de recenser et de comprendre les loyautés – à Madrid, à Bruxelles et à Rome – conditionnant l'action de ce religieux