Le Musée imaginaire de Jean Dubuffet ? Réflexions sur la documentation photographique dans les archives de la Collection de l’Art Brut

International audienceIn 1947, while Malraux had the first essay in the Psychologie de l’art series, entitled Le musée imaginaire, published by Éditions Albert Skira, Jean Dubuffet and some associates opened the Foyer de l’Art Brut in the basement of the Galerie René Drouin in the place Vendôme in Paris. The two men, who knew each other, used photographic documentation to assert their conceptions of art. But the global and inclusive aims of Malraux, who made the abstract notion of “style” the common denominator of humanity’s works of art, were replaced by Dubuffet with the specificity of an “art brut” that positioned itself in part against the museum and whose definition he refined through a vast undertaking of exploration and documentation. In this construction, photographic reproduction played an essential role.En 1947, alors que Malraux fait paraître aux éditions Albert Skira le premier essai de Psychologie de l'art intitulé Le Musée imaginaire, Jean Dubuffet et quelques personnes associées inaugurent le Foyer de l’Art Brut dans les sous-sols de la Galerie René Drouin, place Vendôme à Paris. Les deux hommes, qui se connaissent, usent de la documentation photographique pour affirmer leur conception de l’art. Mais à la visée globalisante et inclusive de Malraux, érigeant l’abstraite notion de « style » comme dénominateur commun des œuvres d’art de l’humanité, Dubuffet substitue la spécificité d’un « art brut », qui se situe en partie « contre » le musée, et dont il affine la définition par une vaste entreprise de prospection et de documentation. Une construction dans laquelle la reproduction photographique joue un rôle essentiel