Géométrie et dynamiques des dépôts fluvio-glaciaires du front du lobe lyonnais pendant la dernière période glaciaire (France, Alpes du Nord).

14 pagesInternational audiencePrevious studies in the foreland of the French Western Alps, based on the analysis of geomorphological criteria for the internal moraine complex, show several stages of retreat or stagnation of the Lyonnais ice lobe during marine isotopic stages 4 and 2. Based on chronological data of the literature, the age of the Würmian maximum extension of the Lyon ice lobe must have occurred during MIS 4 but this result is still debated. At the Last Glacial Maximum, in the western part of the Lyonnais ice lobe, glaciofluvial corridors were active during flash floods draining glacial meltwater. Today, these corridors are dead valleys and display a series of terraces. In this paper, we analyse the sedimentary geometries and dynamics of three glaciofluvial corridors (Moidieu, Septeme and Heyrieux) located at the front of the internal moraine complex of the Lyonnais ice lobe. Upstream, the Moidieu corridor splits into three branches called North Moidieu, Central Moidieu and South Moidieu. Glaciofluvial deposits in the corridors are composed of pebbles and gravels in a sandy matrix. Sedimentary structures show mass flow events and the migration of river bars in braided channels which are characteristic of proximal glaciofluvial rivers in a proglacial environment. According to a new geomorphological map built using a high-resolution digital elevation model and an isopach map of the Quaternary deposits created from a compilation of the borehole data, we suggest that these corridors correspond to “tunnel valleys” built during the most extensive Riss glaciation. Then during the Würm maximum glacial extension, these “tunnel valleys” show complex infilling by glacio-fluvial sediments during the Würmian maximal extent. In the three corridors, the number of river terraces can be better defined by using new geomorphological analyses. A total of three Würm terraces can be observed: two in the north and three in the south. This difference between the south and north is probably a result of climatic and tectonic forcing.Les études précédentes dans l’avant-pays des Alpes occidentales françaises, basées sur des critères géomorphologiques du complexe morainique interne, montrent de nombreux stades de recul ou de stagnation du glacier du lobe lyonnais associés aux stades isotopiques marins (MIS) 4 et 2. D’après les données chronologiques de la littérature, l’extension maximale würmienne du lobe lyonnais aurait eu lieu durant le MIS 4, mais ces résultats sont encore débattus. Pendant le dernier maximum glaciaire (LGM), dans la partie occidentale du lobe lyonnais, des couloirs fluvio-glaciaires étaient actifs pendant des crues éclairs liées aux eaux de fonte glaciaire. Aujourd’hui, ces couloirs sont des vallées mortes et présentent une série de terrasses. Dans cet article, la géomorphologie et la dynamique sédimentaire de trois couloirs fluvio-glaciaires (Moidieu, Septème et Heyrieux) situés à l’avant du complexe morainique interne du lobe lyonnais ont été analysées. Le couloir de Moidieu se ramifie en trois branches à l’amont. Une analyse sédimentologique dans plusieurs gravières a permis de reconstituer les paléoenvironnements de dépôt. Les dépôts fluvio-glaciaires des couloirs sont composés de galets et de graviers dans une matrice sableuse. Les structures sédimentaires montrent des événements d’écoulement en masse et des dépôts de barres de migration de chenaux en tresses caractéristiques des rivières fluvio-glaciaires proximales dans un environnement pro-glaciaire. La carte géomorphologique établie à l’aide d’un modèle numérique de terrain (MNT) à haute résolution et la carte isopaque du Quaternaire déduite de la compilation des données de forage suggèrent que les couloirs fluvio-glaciaires sont hérités de « vallée tunnel ». Ce processus d’érosion a probablement été actif pendant la glaciation du Riss. Les couloirs ont ensuite été remplis par les dépôts fluvio-glaciaires pendant l’extension glaciaire maximale du Würm. Dans les trois corridors, le nombre de terrasses a été défini grâce à de nouvelles analyses géomorphologiques. Au total, trois terrasses würmiennes peuvent être observées : deux au nord et trois au sud. Cette différence entre le sud et le nord est probablement le résultat d’un forçage climatique et tectonique