Étudier les plus anciennes tempêtes à submersion identifiées sur la côte atlantique française (xive-xvie siècles) : l’approche historique

Cette contribution traite de la démarche historique mise en œuvre pour étudier les plus anciennes tempêtes à submersion repérées ayant touché la côte atlantique française entre la Vilaine et la Gironde. La couverture documentaire est trop limitée et l’information trop aléatoire pour permettre une approche statistique. Un inventaire exhaustif des « vimers » survenus entre le xive et le xvie siècle est hors de portée. En revanche, des études de cas peuvent décrire tant bien que mal le scénario de certaines tempêtes. Sans surprise, l’on relève, à plusieurs reprises, la néfaste conjonction entre une marée à fort coefficient, des vents très violents et la concomitance entre l’heure d’une haute mer et l’intensité maximale du phénomène. Les réactions des pouvoirs (seigneurie, État) sont à appréhender par l’analyse des comptes, des pièces de procédure et des lettres patentes expédiées par la Chancellerie royale. Accéder aux représentations mentales des populations vivant sur la côte impose une approche critique très rigoureuse des sources.This paper focuses on the historical process implemented for studying the oldest known sea submersion storms that hit the French Atlantic coast between the Vilaine and Gironde rivers. The documentary coverage is too limited and the information is too random for trying a statistical approach. An exhaustive count of “vimers” that occured between the 14th and the 16th centuries is out of reach. On the other hand, case studies can describe the scenario of different storm surges. Unsurprisingly, we observe a number of occurrences with a harmful combination of high tides, very violent winds and the correlation between the time of a high sea and the strongest intensity of the event. The reactions by the authorities (seigniory, State) are to be explored by the analysis of the accounts, the documented procedures and patent letters sent by the Royal Chancery. Access to the mental representations of the population living along the coast requires a rigorous criticism of the sources