Martha Graham, ‘An American, A kosmos’: Border-crossing in Martha Graham’s early works

This paper examines the connection between crossing borders (state limits, borders between America and Mexico or America and Europe, and temporal borders) and pushing choreographical boundaries in dance pioneer Martha Graham’s ballets created in the 1930’s and the early 1940’s.Danced only by women, Primitive Mysteries (1931) was inspired by Graham’s travels in New Mexico, and explores the rituals of the Native Americans of the Southern States of the United States; nine years later, Graham would explore this theme further with El Penitente, which also draws from the Medieval tradition of mystery plays. Frontier (1935), one of Graham’s most famous soli, clearly connects the American Frontier to the construction of female identity, as do American Document (1938) and Appalachian Spring (1944). Graham pioneered a new way for women to dance, to express their femininity and their power: her works, inspired by Native American traditions, Mexican folklore, Greek mythology and literature from both sides of the Atlantic, depict strong women who are not afraid of pushing boundaries.Creating an American choreographic tradition also meant exploring its literary legacy for Martha Graham: this paper therefore also delves into the way the Whitmanian intertext emerges in Graham’s choreographic writing, in her conception of Americanness, modernity, the body and gender.Cet article examine la corrélation entre la traversée des frontières géographiques (entre les états, entre les États-Unis et le Mexique, les États-Unis et l’Europe), temporelles et chorégraphiques dans les ballets créés par Martha Graham dans les années 1930.Primitive Mysteries (1931), un ballet créé pour 17 danseuses, s’inspire des voyages de Graham au Nouveau-Mexique, et explore les rituels sacrés des Indiens du sud des États-Unis ; neuf ans plus tard, Graham poursuit sa traversée des frontières temporelles et géographiques et son exploration du mouvement féminin avec El Penitente, qui s’inspire en outre de la tradition des mystères médiévaux. L’un de ses soli les plus connus, Frontier (1935), établit clairement un lien entre cette traversée des frontières – ou plutôt, de La Frontière – et la construction d’une identité féminine, tout comme ses ballets suivants, American Document (1938) ou plus tard Appalachian Spring (1944). Pionnière de la danse américaine, Graham a toute sa vie œuvré pour créer une nouvelle manière de danser pour les danseuses longtemps soumises aux rôles genrés de la tradition classique et à une technique qui les voue à un registre prédéfini. Ses travaux, inspirés des traditions des Indiens, du folklore mexicain, de la mythologie grecque ou de la littérature produite des deux côtés de l’Atlantique, n’hésitent jamais à aller au-delà des limites, des frontières, et à remettre en question les notions de genre (genre et gender) pour proposer une manière de danser qui réinvente la féminité en danse en insistant sur le pouvoir des femmes.Pour Graham, créer une tradition chorégraphique américaine signifie aussi explorer l’héritage littéraire américain, aussi on s’intéressera à la manière dont l’intertexte Whitmanien émerge bien souvent dans son écriture chorégraphique, et sous-tend sa conception de l’américanité, de la modernité, du genre et du corps