En 2013, la Compagnie des coteaux de Gascogne, en charge de la gestion de l’eau dans le sud-ouest de la France, conçoit un nouveau compteur des prélèvements agricoles. À la différence des compteurs classiques relevés manuellement deux à trois fois par an, celui-ci transmet automatiquement au gestionnaire la consommation du jour précédent et son débit moyen. Mais au-delà de cette logique hydraulicienne, en quoi cet « acte de mesurer », de produire une nouvelle connaissance sur l’eau reconfigure-t-il les rapports entre eau et société ? À partir d’une démarche qualitative, cet article a pour objectif de comprendre les applications envisagées de cet objet dit « intelligent » par les ingénieurs de l’eau et ses implications sur les rapports socia...