Contribution à l’étude du rapport au savoir en mathématiques de neuf professeurs des écoles expérimentés

Les évaluations, tant nationales qu’internationales, soulèvent des interrogations sur l’enseignement des mathématiques en France. Le plus souvent, les professeurs de l’enseignement élémentaire (élèves de 6 à 11 ans) ne sont pas des spécialistes de la discipline « mathématique ». C’est pourquoi nous faisons l’hypothèse que le rapport au savoir mathématique scolaire des professeurs des écoles a une influence sur leurs pratiques déclarées et sur les enjeux qu’ils attribuent à l’enseignement de cette discipline. Notre étude, ciblée sur neuf enseignants de cycle 3 (élèves de 9 à 11 ans), cherche à appréhender le rapport au savoir en mathématiques de ces professeurs des écoles (PE). Notre échantillon n’est pas représentatif de la population ordinaire des PE : les neuf PE interrogés sont expérimentés ; notre échantillon comprend une proportion importante de scientifiques (7 PE sont titulaires d’un Baccalauréat scientifique et 4 d’entre eux ont une formation scientifique d’au moins deux ans après le Baccalauréat) ; 6 PE interrogés sont maîtres formateurs et donc engagés dans la formation. Nous nous inscrivons dans le cadre théorique de l’approche socio-anthropologique du rapport au savoir élaboré par Charlot (1997) que nous avons adapté au contexte de notre recherche. Notre méthodologie s’appuie sur des entretiens semi-directifs. Nos analyses nous permettent de dégager quelques spécificités de ce rapport au savoir et leurs impacts sur les pratiques déclarées. Nous concluons sur quelques perspectives en termes de formation continue.Both national and international assessments raise questions about the teaching of mathematics in France. In most cases, teachers in elementary schools (pupils from 6 to 11 years old) are not specialists in mathematics. That's why we assume that the relationship to the school mathematical knowledge of the primary school teachers has an influence on their declared practices and on the importance they give to this teaching. Our study, targeted at nine teachers of cycle 3 (pupils from 9 to 11 years old), seeks to focus on the relationship to mathematical knowledge of these primary school teachers. Our sample is not representative of the ordinary primary school teachers’ population: the nine primary school teachers surveyed are experienced; our sample includes a significant proportion of scientists (7 of them hold a scientific French Baccalauréat and 4 of them have a scientific background of at least two years after the French Baccalauréat; six of them are teacher trainers and are therefore engaged in training. Our action takes part in the socio-anthropological approach to relationship to knowledge theoretical framework defined by Charlot (1997) which we adapted to the context of our research. Our methodology is based on semi-structured interviews. Analysis allows us to identify some specificities of this relation to knowledge and their impact on declared practices. We conclude with some perspectives for teacher in-service training