L’entreprise comme communauté ?

Les excès du capitalisme industriel et financier et les difficultés économiques ont dynamisé la réflexion académique sur le concept de responsabilité sociale des entreprises (RSE), comme ils conduisaient depuis plus d’un siècle à un approfondissement de la doctrine sociale de l’Église. Dans l’histoire économique contemporaine, la RSE prend le relais du paternalisme au sein d’un environnement économique marqué désormais par la technique et son corollaire, l’innovation, avec un environnement social construit autour d’une plus grande autonomie des personnes que par le passé. Questionnant les formes les plus financières du capitalisme, la RSE propose des réponses sans pour autant construire, pas plus que ne le faisait le paternalisme, la base incontestable d’une communauté solidaire dans le quotidien de la vie des personnes qui concourent à l’activité de l’entreprise. Il reste que les piliers économiques, sociaux et environnementaux de la RSE constituent des soutiens à la réflexion et à l’action pour des entrepreneurs et leurs équipes qui donnent à leur activité managériale le sens d’une véritable création humaine. L’exemple concret d’une société de cosmétiques illustre dans l’article les synergies existant entre les luttes contre l’obsolescence économique et contre l’obsolescence morale.The excesses of industrial and financial capitalism and its economic difficulties have fuelled academic discussions on the concept of the social responsibility of enterprises (SRE), just as they have led to a deepening of the social doctrine of the Church for more than a century. In modern economic history, the SRE has come to succeed paternalism, the unquestionable basis of a supportive community in the day-to-day of the life of people who contribute to the enterprise’s activity. The economic, social and environmental pillars of the SRE, however, foster the reflection and the action of entrepreneurs and their teams, giving the managerial activity the sense of a real human creation. The concrete case of a cosmetics company will serve to illustrate the synergy existing between the struggles against economic obsolescence and against moral obsolescence