En 1973, Raymond Queneau faisait paraître dans la collection de la NRF l’un de ses derniers livres, Le Voyage en Grèce. Il y est très peu question de Grèce. Le livre est un recueil de comptes rendus et de textes critiques parus dans les années 30 sur les sujets les plus divers, très soigneusement composé et précédé d’un avant-propos à la fois explicite et trompeur. Queneau y présente ce qu’il dit avoir été son évolution intellectuelle et politique dans la période de l’avant-guerre, et donne à son voyage en Grèce, en 1932, le sens d’une rupture définitive entre deux moments de sa vie. Nous proposons dans cet article une analyse du rapport entre ce récit, dont de nombreux indices laissés à dessein par Queneau montrent qu’il est faux, et le re...