Phantom borders: the role in territorial identity and the impact on society

This paper is devoted to the phenomenon of phantom borders as a special type of relict (historical) borders. These borders still evoke strong emotions in public opinion, remain the subject of political discourse and, therefore, can be used in political mobilization, strengthening or transforming national, ethnic or regional identities. Phantom borders usually divide territories with different identities of the population, while maintaining in their eyes a certain legitimacy. The need to study phantom boundaries is explained by many reasons. Firstly, recently established borders often cause nostalgia for “fair” old borders which potentially threatens to exacerbate international conflicts. Secondly, borders inherited from the past are usually significant in state building. Thirdly, phantom borders have an impact on many fields of activity, from agriculture to transport. Fourthly, phantom borders determine the cultural landscape of the borderlands. A vivid expression of the significance of historical boundaries is their ability to attract tourists. Some countries like Poland and Ukraine are “classic” cases for studying the relationship between historical and cultural borders. In many countries, phantom borders are former frontiers associated with the history of the formation and development of state territory – for instance, kresy in Poland. The author suggests four conceptual approaches to the study of phantom borders. In the final section the author considers the case of Russia – a country with large territory and complicated history of its formation and settlement where one can find all types of phantom borders.Cet article aborde le phénomène des frontières fantômes en tant que type particulier de vestiges historiques. Ces frontières suscitent de fortes émotions dans l’opinion publique, animent les discours politiques et peuvent ainsi s’utiliser à des fins de mobilisation politique, renforcer ou transformer les identités nationales, ethniques ou régionales. Le plus souvent les frontières fantômes séparent des populations d’identités différentes, aux yeux desquelles elles conservent une certaine légitimité. La nécessité d’étudier cette question peut s’expliquer par de nombreuses raisons. En premier lieu, les frontières récentes sont souvent cause de nostalgie pour les anciennes frontières « justes », ce qui peut représenter une menace dans l’exacerbation de conflits internationaux. En second lieu, dans la plupart des cas les frontières héritées du passé ont un certain poids dans la construction d’un Etat. Ensuite, elles ont un impact dans de nombreux domaines d’activités, de l’agriculture jusqu’aux transports. Enfin, les frontières fantômes déterminent le paysage culturel des régions frontalières. Une expression frappante de l’importance des frontières historiques est leur capacité d’attraction en matière de tourisme. Certains pays comme la Pologne et l’Ukraine sont des cas « classiques » pour l’étude des relations entre frontières historiques et frontières culturelles. Dans beaucoup de pays, les frontières fantômes sont d’anciennes frontières associées avec l’histoire de la formation et du développement du territoire de l’Etat – tel le terme kresy (confins) en Pologne. L’auteur suggère quatre approches conceptuelles pour cette étude. La dernière partie de l’article est consacrée au cas de la Russie – un pays doté d’un vaste territoire et d’une histoire complexe où l’on peut trouver tous les types de frontières fantômes