L’intimité à l’épreuve des paradoxes de l’espace cellulaire

Cet article explore l’intimité des personnes incarcérées à travers le prisme de l’espace cellulaire et de ses paradoxes. À partir d’une approche phénoménologique, cette étude propose une réflexion autour de deux éléments de la configuration cellulaire : 1) sa porte, à la fois gardienne de la sphère intime et ouverture par laquelle les intrusions se réalisent, 2) son aménagement, qui témoigne de divers modes d’appropriation. Proposant une analyse par le bas des mécanismes qui s’y jouent, cette étude envisage la prison comme un espace contraignant, mais modulable, et reflète la créativité déployée par les détenus pour préserver leurs individualités, grâce à une négociation quotidienne de leur environnement.This article explores the privacy of prisoners through the lens of the prison cell and its paradoxes. Based on a phenomenological approach, this paper focuses on two elements of the cell setting: 1) its door, both a keeper of the private sphere and an opening through which intrusions happen, 2) its decoration, which attests to the expression of inmates’ agency. Overall, this study suggests that the prison is a constrained yet flexible environment, by adressing the mecanisms which take place within its walls, through the voice of the “weak”. This approach reflects how, through their creativity and the everyday negotiation of the carceral space, inmates are able to preserve their individualities