Dans l’Italie qui sort de la guerre, de même que dans d’autres pays européens, il y a peu d’espace pour la voix des ex-déportés. La construction d’un espace public pour la narration de l’expérience de la déportation est un défi qui se joue au niveau aussi bien de l’imaginaire que de la conscience collective. Lorsque les stéréotypes qui construisent la mémoire collective de la guerre, tout juste terminée, vont se préciser, sept femmes font entendre leur voix à contre-courant de la rhétorique officielle et, les premières, elles racontent Auschwitz à l’Italie. Elles décident d’écrire tout de suite pour faire savoir et porter témoignage au nom des camarades qui ne sont pas rentrées, des parents qui n’ont pas survécu, des amis qui ont été assass...