À travers la préface retentissante qu’il rédige pour la publication française de La Plaisanterie (fin août 1968), Aragon fait acte politique, criant sa colère face à l’écrasement du processus de démocratisation qui vient de survenir en Tchécoslovaquie. Saluant une « œuvre majeure », il contribue à lancer à l’étranger la carrière du jeune Kundera, qui lui en sera toujours reconnaissant. Mais cette préface confère au roman une dimension politique bientôt encombrante, et fort réductrice pour qui entend ne compter que sur la puissance propre du roman à des fins de connaissance (de l’essence des situations existentielles, et non de la « réalité », socialement et historiquement située). Surtout, elle masquait un malentendu de fond : Aragon saluai...