La représentation du spectre de Hamlet sur les scènes germanophones du XVIIIe au XIXe siècle

Hamlets Geist, der wohl bekannteste Geist der europäischen Theatergeschichte, war seit dem 18. Jahrhundert der Angelpunkt einer sowohl theoretischen Fragestellung über das Wesen der Kunst, ihre Beziehung zur Wirklichkeit, als auch einer praktisch orientierten Debatte über die Kunst des Schauspielens und den Stellenwert des Spektakulären. Nach einem Rückblick über den Stellenwert des Geistes im Drama und seine Rezeptionsgeschichte auf den deutschen Bühnen des 18. Jahrhunderts wird das 19. Jahrhundert einen Einblick in stereotype, zwischen Romantik und Positivismus oszillierende Geister-Darstellungen erlauben. Übersetzungen, Theaterkritiken und Illustrationen werden der Analyse dieses weiteren Abschnitts dienen. Auf diesem historischen Rückblick fuβend, wird die Intention der drei wichtigen deutschen Hamlet-Inszenierungen des frühen 20. Jahrhunderts ergründet. Was spricht aus Reinhardts Geistern in seinen Inszenierungen von 1909 und 1919? Wie lässt sich der so irdene Geist der Inszenierung Jessners im Jahre 1926 im Zuge des Wilhelminischen Untergangs interpretieren?A travers le spectre le plus connu du théâtre européen, le spectre de Hamlet, ce sont à la fois des questionnements théoriques, sur la nature de l’art, son rapport à la réalité, et des réflexions pratiques sur l’art du comédien et le renforcement du spectaculaire qui s’animent. Le spectre renvoie d’emblée le spectateur à la nature illusionniste du théâtre et à ses conséquences. Après un retour sur la place du spectre dans la pièce et sur les aléas de sa réception sur les scènes germanophones au XVIIIe siècle, le XIXe siècle permettra de poser les bases de sa représentation stéréotypée sur les scènes européennes, prises en tenailles entre la grande vague romantique et le nouvel appareil critique positiviste. Les traductions de l’œuvre, mais surtout les critiques contemporaines et les illustrations des mises en scène serviront d’outil d’analyse. Ce soubassement historique permettra de mesurer l’intention des mises en scène de Hamlet qui auront alimenté les débats du début du XXe siècle et de questionner la place accordée au spectre : à savoir le retour de Reinhardt sur la pièce de Shakespeare en 1909, puis en 1919 et, en contre-point, le regard désabusé de Jessner sur la société allemande de l’après-guerre à travers sa mise en scène de 1926.Hamlet’s ghost, the most famous ghost in European theatre history, is the focal point of theoretical and practical questions, which range from the essence of art and its interrelation with reality and nationality to the always contemporary debate about the art of the comedian and the place of the spectacular on stage. The ghost confronts spectators and critics with the very nature of theatre and its consequences. After concentrating on the reception of the ghost on German stages during the 18th century, I shall try to apprehend some stereotypical representations of the ghost, oscillating between romanticism and positivism, on European stages during the 19th century. Critical reviews, illustrations and translations will be used as key sources for this analysis. This historical flashback shows the theoretical background which is at stake in the most prominent Hamlet productions on the German stage of the early 20th century. Opposing Reinhardt plays of 1909 and 1919 will make the fundamental aesthetical and political break of WWI obvious. Jessner’s ghost of 1926, incarnating the bloodthirsty father generation, does make this gap even more palpable