1. Law and the landscape of empire

The paper investigates the resources available in Roman thought over time to conceptualize the empire as a state, as possessing, in other words, institutions that permeated uniformly throughout its territory. It does so principally along two lines. First, Roman rules of jurisdiction evince a gradual shift from a model that differentiated metropolitan and provincial practice toward one that assimilated provincial to Roman. Second, Latin political and legal vocabulary displays both a considerable capacity for abstraction as well as distinctive patterns of metonymy. These may be studied so as to reveal quite important limitations on Roman interest in acculturation. An important corollary of this last claim is that Roman practices in government may well have been intended to produce culture change: our inability to recognize that fact is a consequence of our misapprehension of Roman concepts of cultural and political belonging.Cet article analyse les sources disponibles qui rendent compte, sur le long terme, dans la pensée romaine de la conceptualisation de l’empire comme un État, à savoir en d’autres mots l’existence d’institutions se diffusant uniformément à travers son territoire. Deux axes ont été principalement suivis. En premier lieu, à propos des normes romaines qui ont évolué par paliers, d’un modèle différenciant les pratiques urbaines et provinciales à un modèle assimilant les provinces à Rome. En second lieu, à partir du vocabulaire latin, tant politique que juridique, qui détient tout à la fois une capacité considérable à l’abstraction et des modalités distinctes de métonymie. Tout ceci permet de relever l’intérêt fortement limité des Romains pour l’acculturation. Un corrolaire important de ce dernier constat est que les pratiques romaines de gouvernement semblent avoir visé à produire un changement culturel : notre incapacité à reconnaître ce fait est une conséquence de notre mauvaise compréhension des concepts romains d’appartenance culturelle et politique