Depuis le milieu des années soixante-dix, le thème de la « mémoire » est progressivement devenu obsédant. Qu’il faille garder mémoire, préserver, conserver, archiver, ne se discute plus. C’est désormais une évidence, un projet en soi légitime, un devoir impérieux qui semble, dans un monde désenchanté, l’ultime valeur sacrée. Nous vivons un temps d’inventaire et de « patrimonialisation » généralisés. Cet engouement concerne tous les domaines et se manifeste par une dilatation inouïe de la noti..