La notion de parenté épistémique : une modélisation des savoirs entre la pratique des élèves et celle des savants, l’exemple de la danse au collège

La modélisation des savoirs que nous proposons s’inscrit dans le cadre théorique de l’action conjointe en didactique (TACD). La question posée est celle du sens : de quelle manière les savoirs prennent-ils du sens pour qui les apprend et qui les enseigne ? Nous postulons qu’un savoir prend du sens, lorsqu’il s’insère dans une pratique culturelle, dans une œuvre, une histoire, une compréhension du monde. L’étude prend pour exemple un enseignement de la danse au collège qui vise la « rencontre des œuvres et des artistes » conformément aux programmes scolaires français. Elle s’intéresse à l’activité des élèves suscitée par la pratique enseignante, lorsque celle-ci cherche à se rapprocher de l'activité expérimentée. La notion-modèle de parenté épistémique entre l’activité des élèves et celle des artistes est au centre de l’étude. Celle-ci revisite le concept de transposition didactique. Elle questionne la proximité (et la distance) entre les capacités épistémiques développées par les élèves et celles dont témoignent les savants dans les pratiques culturelles auxquelles l’école fait référence. Les conclusions sont étendues aux analyses comparatistes en didactique.The modelling of knowledge proposed in this paper is based on the theoretical framework of joint action in didactics (JATD). The question is that of meaning: how does knowledge make sense for those who learn it and who teach it? We assume that knowledge takes meaning when it is part of a cultural practice, an oeuvre, a history, a comprehension of the world. The study chooses as an example the teaching of dance in a college which aims the "meeting of oeuvres and artists" in accordance with French school programs. It focuses on the activity of students prompted by the teaching practice, when teaching tries to approach the expert activity. The notion of epistemic kinship between activities of student and artists is central to this study. It revisits the concept of didactic transposition. It raises the question of the proximity (and the distance) between the epistemic capacities developed by students and those evidenced by savants in cultural practices to which the school refers. The conclusions are extended to comparative analyses in didactics