La LPPR et la réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche : analyses critiques

En écho au mouvement de contestation de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), la Revue française de pédagogie rassemble dans ce dossier les contributions de spécialistes de l’enseignement supérieur et de la recherche aux profils variés : chercheurs prenant les transformations de ce domaine comme objet de recherche, universitaires engagés ou militants, journaliste spécialisée. C’est ainsi par la mise en dialogue de ces points de vue argumentés que la RFP entend contribuer de manière critique au débat sur ce projet de loi. Deux articles présentent d’abord les éléments de contexte nécessaires à l’entrée dans la problématique du numéro : Julien Barrier et Emmanuelle Picard synthétisent en trois clivages les tensions internes à la profession universitaire que la LPPR vient raviver et Anne Mascret procède à une analyse conjoncturelle de la réforme de février 2019 à septembre 2020. Les articles de Christine Musselin, de Thibaut Rioufreyt et Camille Noûs, et de Philippe Blanchet détaillent ensuite les éléments constitutifs de cette loi et leurs implications politiques et professionnelles. Ceux qui terminent le dossier insistent plus spécifiquement sur les logiques qui président au projet de LPPR : mise en concurrence accrue de la recherche (Barbara Stiegler et Christophe Pébarthe), retournement temporel de son financement par le développement d’une évaluation quantitative (Hugo Harari-Kermadec, Mélanie Sargeac et Camille Noûs), possible renforcement de la tension entre enseignement et recherche (François Vatin). Reflecting opposition to the Multi-Year Research Programming (LPPR) law in France, the Revue française de pédagogie brings together in this issue contributions from specialists in higher education and research from varied backgrounds: researchers studying transformations in this field, committed academics or activists, specialised journalists. By setting up a dialogue between these different points of view, the journal sets out to make a critical contribution to debate on this bill. The first two articles provide vital contextual information about the topic to which this issue is devoted: the article by Julien Barrier and Emmanuelle Picard synthesises the three main internal divisions within the academic profession which the LPPR has reignited, and the article by Anne Mascret analyses the reform between February 2019 and September 2020. Then articles by Christine Musselin, Thibaut Rioufreyt and Camille Noûs, and Philippe Blanchet set out the various elements of this law and their political and professional implications. The final contributions focus more specifically on the rationales behind the LPPR bill: increased competition in research (Barbara Stiegler and Christophe Pébarthe), recovery of its funding over time through the development of quantitative evaluation (Hugo Harari-Kermadec, Mélanie Sargeac and Camille Noûs), possible reinforcement of the tension between teaching and research (François Vatin)