Depuis quelques années, une critique structuraliste qui séparait rigoureusement structure et genèse, exigeant la considération d’un texte clos sur lui-même et dont elle négligeait les étapes et les variantes, n’est plus de mise. Les chercheurs proustiens furent conduits à ce dépassement par l’objet même de leur étude. Les matériaux que présente À la recherche du temps perdu sont en effet ceux d’une œuvre inachevée non seulement dans son état final, mais même potentiellement, car de nombreux éléments abandonnés ou au contraire introduits en cours de route, notamment l’histoire d’Albertine, témoignent d’une activité incessante de « surnourriture » et de remodelage qui introduit de riches arrière-plans et de notables déviations par rapport à l...