Confessions and boundaries in the Holy Roman Empire: The Brandenburg, Minden, and the Calendar in 1668

Between 1583 and 1700, there were two calendars in use in the Holy Empire, with a gap of ten days between them. It is generally said that one of the calendars, the Gregorian, was Catholic, and the other, the old Julian calendar, was Protestant. There is no theological reason for this division, nor is it absolute, a fact demonstrated by the case studied in this article. In 1668, the Elector of Brandenburg (Protestant) imposed a transition to the (supposedly Catholic) Gregorian calendar on his subjects of the principality of Minden in Westphalia (with a Protestant majority). The arguments of the various protagonists in this decision and the debates it engendered reveal synergies and shifts between the religious and other domains (including economic), warping these categories that are often reified in historiography. Moreover, the debate shows that Minden’s border was embedded in the variety of scales that were mobilized according to their particular interests by various actors. This case study thus permits us to re-situate spatial and category-specific boundaries – which seem consubstantial with the notion of the territorial State in the Empire – in a complex social game that can only be understood through a wide range of sources.Entre 1583 et 1700, le Saint-Empire romain germanique connaît deux calendriers, décalés de dix jours. On considère généralement que l’un des calendriers, le grégorien, est catholique, et l’autre, l’ancien calendrier julien, est protestant. Il n’existe aucune raison théologique à cette répartition, qui n’est d’ailleurs pas absolue, comme le montre le cas étudié dans cet article : en 1668 le prince-électeur du Brandebourg (protestant) impose à ses sujets (majoritairement protestants) de la principauté de Minden en Westphalie le passage au calendrier grégorien (censément « catholique »). Les arguments des différents protagonistes de cette décision et les débats qu’elle engendre révèlent des synergies et des glissements entre le religieux et d’autres domaines (dont l’économique), gauchissant ces catégories souvent réifiées par l’historiographie. Par ailleurs, le débat montre que la frontière du Minden s’inscrit dans différentes échelles mobilisées, selon les besoins, par différents acteurs. Le cas permet donc de réinscrire dans un jeu social complexe (que l’on ne peut saisir que dans la diversité des sources) les limites spatiales et catégorielles qui semblent pourtant consubstantielles à la notion d’État territorial dans l’Empire