L’encadrement collectif de la gestion des compétences : un nouvel enjeu pour la négociation de branche ?

Les nouvelles formes d’organisation du travail s’appuient de plus en plus fréquemment sur une gestion individualisée de la main-d’œuvre, selon un « modèle de compétence » centré sur l’entreprise. Est-on pour autant entré dans un mouvement de décentralisation de la négociation collective, qui signerait l’arrêt de mort de la branche comme l’instance de régulation du système de relations professionnelles français. Les réponses des auteurs, appuyées sur l’étude approfondie de deux branches, la plasturgie et l’industrie pharmaceutique, sont nuancées : la vitalité de la négociation de branche persiste, mais son contenu tend à se transformer ; elle ne définit plus de nouveaux droits collectifs mais ouvre un droit d’accès individuel au respect d’une procédure ; apparaît ainsi une nouvelle articulation des niveaux de l’entreprise et de la branche dans la construction des règles professionnelles.New ways for organizing work are ever more frequently based on an individualized management of labour and a ‘mode of competence’ centered around the firm. Does this signal a trend toward decentralized collective bargaining, which could put an end to industry as the level for regulating the system of labour relations in France, as it exists since the 1980s and the Auroux Act? Based on deep studies in two industries (plastics and pharmaceutics), the answers vary: industry‑wide bargaining talks are still quite vital, but the contents tend to change. These negotiations no longer focus on new collective rights but on the individual’s right of access and on the respect for formal proceedings. We thus catch a glimpse of a new way in which the company and economic branch levels are linked through the definition of rules and regulations forwork