Defining public and private papers in England

Cet article retrace les conditions de création, presque à un siècle de distance, de deux institutions vouées à l’identification et au recensement des collections de documents historiques détenues en mains privées en Angleterre. Elles existent encore toutes les deux et continuent à jouer, dans un contexte archivistique totalement différent, le rôle pour lequel elles ont été créées. La première est l’Historical Manuscript Commission. Elle a été créée en 1869 à la demande du master of the Rolls, mais seulement après une campagne d’opinion lancée à la fin des années 1850 par un amateur éclairé, très intéressé par les nouvelles sciences sociales. Le second est le National Register of Archives, créé en 1945, juste avant que ne se développe le réseau des archives des comtés. Beaucoup d’historiens utilisent à present le travail des employés et des bénévoles qui sont passés par ces deux institutions, mais leur histoire et les idées qui sont à leur base ne sont pas réellement connues. De plus, leur fonctionnement nous permet de mieux comprendre ce qui était considéré comme une archive, avec une valeur historique ou une portée publique, au milieu du xixe et au milieu du xxe siècle, et quelles étaient les relations entre les historiens, comme corps professionnel, et les archivistes.This paper describes the conditions of the creation almost a century ago of two institutions devoted to identify and to list collections of historical papers kept in private hands in England. Both still exist and are continuing to perform the duties assigned to them: however, this is in a completely new context for the organization of archives. The first one is the Historical Manuscript Commission. It was created in 1869 at the request of the Master of the Rolls, but only after a public campaign launched at the end of the 50s by an amateur interested in the new social sciences. The second one is the National Register of Archives, founded in 1945, just before the constitution of the network of the county records offices. Many historians use by now the work of the employees or volunteers of these two bodies but their histories and the ideas that underlie their creation are not really known. Moreover, their functioning helps us to better understand the definition of what was an archive with an historical value or a public significance in the middle of the nineteenth and in the middle of the twentieth century. It throws also light on the relations between historians, as a relatively new professional body in the second half of the nineteenth century, and archivists