Conceptions et usages de l’exemple dans l’enseignement de l’histoire à l’université. Foisonnement, tensions, décalages et paradoxes

Qu’est-ce qu’un exemple pour les enseignants-chercheurs historiens et à quoi sert-il ? Quelle valeur est accordée à l’exemple et comment est-il utilisé dans le cours d’histoire à l’Université ? Quel rapport entre usages de l’exemple et nature de la discipline historique ? Comment les deux modalités de l’exemple (« exemplum » et « casus ») se traduisent-elles dans l’enseignement ? À partir de huit interviews, cet article explore le foisonnement des pratiques, usages, fonctions de l’exemple et interroge le soubassement épistémologique des pratiques de l’exemple. Il montre qu’une épistémologie implicite nourrit la valorisation de l’exemple, doté d’une double fonction pédagogique et cognitive. Il montre aussi un décalage entre les réflexions épistémologiques récentes qui tendent à valoriser le cas problématique (casus) au détriment de l’exemple illustratif (exemplum) ; alors que dans la recherche, le cas est pensé comme le contraire de l’exemple, il y est assimilé dans l’enseignement.What is an example to academic teachers in history and what for? What value is placed on the example and how is it used in teaching history at the University? What relationship between uses of example and nature of history? How the two modalities of example (exemplum and casus) are used in teaching? Based on 8 interviews, the paper explores the proliferation of pratices, uses, functions of examples and questions the epistemological basis of the practices. The value placed on the example that has a function both pedagogical and cognitive is related to an implicit epistemology. But since case in research field is considered as the opposite of example, it becomes the same in the teaching of history