Dans Parc Sauvage (2008), récit apparemment simple de Jacques Roubaud, un des jeux favoris des deux enfants protagonistes, vivant sous la menace des rafles allemandes, consiste à communiquer par messages secrets. L’agencement des lettres, syllabes ou mots par lesquels ces messages sont résumés en fin de chapitre s’avère obéir à une contrainte oulipienne. Si le lecteur familier de Roubaud reconnaît certains faits de la vie de celui-ci, le texte ne saurait se lire comme un récit d’enfance autobiographique. Le rapprochementde Parc Sauvage avec d’autres récits situés à la même époque permet de constater que Roubaud s’y livre à une déambulation mémorielle dans laquelle la mise par écrit de ses souvenirs d’enfance les fait changer sans cesse de f...