Platon, « Petite histoire de la constitution spartiate », Lois III, 691d-692c

Plato views the genesis of the Spartan constitution in a quite innovating way. Before him (Herodotus, Xenophon), it was attributed to Lycurgus alone ; according to him, it was truly an history. At the beginning was the kingship, which soon became double by twin birth ; then two other divine interventions successively created the Gerousia (through the action of Lycurgus) and the ephorate (through a mysterious «third savior » ). So, between Plato’s views and Xenophon’s (the first to conceptualize Spartan constitution), what is at first sight obvious is their opposition ; but both authors also share important ideas : they take kingship to be the central institution, and they see in the limitations to its power (symbolized by the oaths mutually sworn by kings and ephors) the cause of its remarkable duration and consequently of the stability of the whole system.Platon présente une vision entièrement nouvelle de la genèse de la constitution spartiate. Avant lui (Hérodote, Xénophon), elle revenait au seul Lycurgue ; chez lui, c’est une véritable histoire. Au départ était la royauté, qui devint double par gémellité ; puis deux autres interventions divines successives donnèrent naissance à la Gérousia (par l’intermédiaire de Lycurgue), puis à l’éphorat (par l’intermédiaire d’un mystérieux «troisième sauveur » ). Entre les idées de Platon et celles de Xénophon (le premier qui ait tenté de penser la constitution de Sparte) les rapports sont donc d’abord d’opposition. Mais il existe aussi des points communs : tous deux placent la royauté au centre du système, et voient dans la limitation de ses pouvoirs (symbolisée par les serments échangés entre les rois et les éphores) la cause de sa remarquable longévité, et par là de la stabilité du régime.Ducat Jean. Platon, « Petite histoire de la constitution spartiate », Lois III, 691d-692c. In: Ktèma : civilisations de l'Orient, de la Grèce et de Rome antiques, N°41, 2016. pp. 331-341