Dion et Synésios : quelques aspects de la critique littéraire à l'époque byzantine

The goal of this paper is to draw attention to some aspects of literary criticism about Dio Chrysostomus and Synesius Cyrenensis during the Byzantine era. Following Arethas of Caesarea, the former was reputed to have fetid breath, as allegedly had the tyrants of Sicily Gelo or Hieron. An other bit of gossip was probably born in Platonic circle, but was repeated later by Gregory of Nazianz, with apparently a confusion with another Dio, namely Plato’s friend and the uncle of Dionysius II ; it was distorted by Arethas in order to castigate one of Dio’s discourses, the Trojan, for Dio could be considered as having betrayed the Homeric truth. To be sure, Photius had read Dio’s and Synesius’works. The former got a very careful critical assessment, that was plainly useful for the sake of text constitution and is based mainly on two discourses, whereas the judgment on Synesius is poorly justified. In Theodorus Metochites’Essays one can find a serious and rather close comparison between Dio and Synesius : as far as I can see the corresponding chapters were written down when Metochites was also studying Xenophon’s work, which he regarded as stylistic model.L’article vise à faire ressortir trois aspects de la critique littéraire sur Dion de Pruse et Synésios de Cyrène à l’époque byzantine. Curieusement, au premier, Aréthas de Césarée a prêté une haleine fétide. Le même trait physique a été attribué aux tyrans de Sicile Gélon ou Hiéron. Transmise par les milieux platoniciens, la donnée a été reprise par Grégoire de Nazianze, non sans une confusion avec Dion, l’ami de Platon et l’oncle de Denys II, puis détournée par Aréthas, pour fustiger le discours Troyen de Dion de Pruse, qui a commis une sorte de «trahison des clercs » . Photios avait lu l’oeuvre de Dion et celle de Synésios. Le premier a bénéficié chez lui d’une appréciation critique détaillée, qui a été fort utile pour la constitution du texte et fait la part belle à deux discours, alors que Synésios n’a droit qu’à la portion congrue. Théodore Métochite a éprouvé le besoin de les comparer l’un à l’autre ; on a toute raison de croire qu’il a rédigé les chapitres correspondants à un moment où il étudiait aussi Xénophon, qu’il érige en modèle.Schamp Jacques. Dion et Synésios : quelques aspects de la critique littéraire à l'époque byzantine. In: Ktèma : civilisations de l'Orient, de la Grèce et de Rome antiques, N°36, 2011. pp. 17-24