Le vocabulaire de la distinction dans les tragédies conservées d’Eschyle et de Sophocle

Abstract–. This study of several terms expressing the notion of distinction in the tragedies of Aeschylus and Sophocles, will analyse the way this type of vocabulary, mostly derived from the epic genre, is at two different periods of the century, used again and transformed in the tragic genre. While using the epic vocabulary quite often, Aeschylus makes it part of the values of the city, which are themselves essential to the definition of excellence. In the tragedies by Sophocles, this vocabulary evolves in its uses more than in its lexical items : besides the traditional meanings, it also expresses the moral distinction linked to the hero’s excellence, and very often in conflict with the political power (apart in the case of Oedipus at Colonus). However, such heroic value can be acknowledged by men who share the same nobleness of the soul, like Ulysses in Ajax, Neoptolemus or Theseus.Résumé–. Cette étude de plusieurs termes exprimant la distinction dans les tragédies conservées d’Eschyle et de Sophocle permet d’analyser la manière dont ce vocabulaire, issu pour une part importante de l’épopée, est repris et transformé dans le genre tragique à deux moments différents du Ve siècle. Si Eschyle use largement du vocabulaire épique, il l’intègre aux valeurs de la cité, qui sont essentielles pour définir l’excellence. Dans les tragédies de Sophocle, ce vocabulaire évolue dans ses usages plus que dans son lexique : à côté des sens traditionnels, il exprime également la distinction morale qui est liée à l’excellence du héros, le plus souvent en conflit avec le pouvoir politique, sauf dans le cas de l’ OEdipe à Colone. Cette valeur héroïque peut en revanche être reconnue par les hommes qui ont une noblesse d’âme, comme Ulysse dans l’Ajax, Néoptolème ou Thésée.Fartzoff Michel. Le vocabulaire de la distinction dans les tragédies conservées d’Eschyle et de Sophocle. In: Ktèma : civilisations de l'Orient, de la Grèce et de Rome antiques, N°31, 2006. pp. 359-374