Le temps dans l’industrie française (1945-1965) : du moyen de détermination des salaires à l’instrument d’organisation raffiné

Cette étude vise à montrer comment les méthodes d’organisation du travail fondées sur le chronométrage ont évolué vers des définitions de plus en plus fines, lesquelles enserraient l’activité des exécutants dans des prescriptions d’une rigueur croissante. En revanche, le salaire a cessé d’être le moyen de contraindre les ouvriers à respecter les normes fixées. Il s’agit d’autre part d’essayer de répondre à la question récurrente : les nouvelles méthodes ont-elles intensifié l’effort ouvrier ? Enfin, nous avons cherché le rapport entre cette évolution et celle des stratégies des parties concernées : direction et exécutants. On constate pour toutes deux que leur politique a changé, mais dans une visée qui restait identique : élever la productivité pour l’entreprise, conserver, dans la mesure du possible, leur contrôle sur l’exécution de leur travail pour les ouvriers.Moutet Aimée. Le temps dans l’industrie française (1945-1965) : du moyen de détermination des salaires à l’instrument d’organisation raffiné. In: Temps social, temps vécu. Actes du 129e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « Le temps », Besançon, 2004. Paris : Editions du CTHS, 2007. pp. 233-241. (Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, 129-1