La Sécurité Transfusionnelle dans huit pays du sud/est méditerranéen : une approche analytique des expériences et des pratiques

Transfusion is a therapeutic life-saving intervention based on the use of products of human origin. Nevertheless, it is a double-edged sword because of the associated risks (infectious, immunological, clerical ....). Transfusion involves socio-cultural, economic, organizational, epidemiological and technical considerations. The World Health Organization requires the presence of a national coordination and restructuring of blood services imposed by public authorities. The latter must create a favorable environment for voluntary non-remunerated donation (the only safe and sustainable blood supply), organize the national infrastructure, coordinate and supervise transfusion activities to guarantee transfusion safety. While the developed and rich countries have achieved the objective of "zero risk" in terms of blood safety (owing to the use of substantial human and financial resources), developing and less rich ones like the eight Eastern/southern Mediterranean countries in our study are still struggling with.Our work consisted in conducting a benchmark analysis of transfusion practices related to patient safety in these countries. The experiences of Lebanon, a country regarded as a point of reference because of its restructured transfusion system, are thoroughly studied. The objective is to identify the difficulties and safety gaps in the current practices and expose/share successful experiences in order to prevent these transfusion risks. We will then discuss the lessons and/or recommendations drawn from the overall analysis and Lebanese experiences in the field of blood safety.La transfusion est une thérapeutique basée sur l’utilisation de produits d’origine humaine et qui sauve des vies. Elle constitue néanmoins une arme à double tranchant par le risque (infectieux, immunologique, organisationnel….) qu’elle représente pour le patient. Son déroulement met en jeu des considérations socio-culturelles, économiques, organisationnelles, épidémiologiques et techniques. L’Organisation Mondiale de la Santé stipule une organisation à l’échelle des nations qui doit être assurée par les autorités publiques. Ces dernières doivent créer un environnement favorable au don volontaire non rémunéré, seul approvisionnement sûr et pérenne, organiser l’infrastructure nationale, coordonner et superviser les activités transfusionnelles pour garantir la sécurité transfusionnelle. Si les pays développés et riches ont atteint les objectifs de « zéro risque » en matière de sécurité transfusionnelle grâce au déploiement d’importantes ressources humaines et matérielles, les pays en voie de développement moins riches comme les huit pays de notre étude située au sud/est de la Méditerranée peinent pour y parvenir. Notre travail a consisté à analyser les pratiques transfusionnelles dans ces pays mettant en jeu la sécurité du patient, par une méthode de « benchmarking » analytique. Les expériences du Liban, pays considéré comme étalon en raison de la restructuration de son système transfusionnel, sont étudiées plus en profondeur. L’objectif est d’identifier les difficultés et les failles sécuritaires dans les pratiques et d’exposer/échanger les expériences réussies pour prévenir ces risques transfusionnels. Nous discuterons par la suite les leçons et/ou des recommandations à tirer de l’analyse globale et des expériences libanaises en matière de sécurité transfusionnelle