Situation normal all FAHQT up: language, materiality and machine translation

The study of media, culture and communication has undergone a theoretical and methodological turn towards "materiality." The turn places emphasis on the physical forms and material channels of inscription and transmission, rather than the "disembodied" referents or contents of language. While language would seem to have been well accounted for in these materialist frameworks, it nevertheless sits uneasily within such discourses. This study engages this discordance by (1) tracing its conceptual history and (2) through a detailed symptomatic reading, the focus of which is software and systems developed for the automatic translation of natural languages: Machine Translation (MT).Three key concerns are emphasized throughout this analysis, each of which threaten, in different moments and configurations, to unsettle the materiality of language: (1) translatability, particularly of a "universal" type that comes to be articulated in media studies; (2) "human" language as an essential, natural and holistic notion, and (3) materiality itself, as operationalized differently across disciplines, with different objectives. The dissertation contains six chapters, the first three forming a theoretical framework focused on the concepts of materiality, translation and code, and the second three on an analysis of MT. Chapter One traces the deployments of 'materiality' and 'materialism' as they sediment around treatments of language in cultural and media theory. Chapter Two extends the interrogation of materiality to translation, emphasizing how it is handled within "media materialist" outlooks (McLuhan, Kittler), then discussing how materiality is reflected in translation studies research. Chapter Three investigates the relationship between languages—materially conceived—and machine code, programming languages, as well as "universal" code, in light of Information Theory as a basis for human coding activities. The fourth chapter recontextualizes Warren Weaver's 1949 "Translation" Memorandum as founding document of MT and focal point for skepticism regarding the automatic translation of "natural" languages. Chapter five adopts a Kittlerian stance to historically orient the development and operation of a wide range of real-world MT applications, and demonstrate how multi-language "data" is processed through commercial, military and increasingly public, statistically-defined channels. Chapter Six considers the implications of competing materialities of language in light of progressively ubiquitous MT.L'étude des médias, de la culture et de la communication a pris un tournant théorique et méthodologique vers la «matérialité». Ce tournant met l'emphase sur les formes physiques et les canaux matériels d'inscription et de transmission, plutôt que sur les référents «désincarnés» ou les contenus de la langue. Si la langue semble bien avoir été prise en compte dans ces cadres matérialistes, elle se retrouve néanmoins difficilement dans de tels discours. Cette étude dissèque cette discordance (1) en retraçant son histoire conceptuelle et (2) en présentant une lecture symptomatique détaillée, dont le point central est les logiciels et les systèmes développés pour la traduction automatisée des langues naturelles: la traduction automatique (TA).Trois préoccupations principales sont soulignées tout au long de cette analyse, chacune d'elles menaçant, à différents moments et selon différentes configurations, d'ébranler la matérialité du langage: (1) la traductibilité, en particulier d'un type «universel» qui vient à être énoncée dans l'étude des médias, (2 ) le langage "humain" comme une notion essentielle, naturelle et holistique, et (3) le concept de matérialité en lui-même, opérationnalisé différemment selon les disciplines, avec des objectifs différents.La thèse comporte six chapitres. Les trois premiers forment un cadre théorique axé sur les concepts de la matérialité, de la traduction et du code. Les trois derniers présentent une analyse de la TA. Le premier chapitre retrace les déploiements de la «matérialité» et le «matérialisme» dans la façon dont ils se sédimentent autour de traitements de la langue dans la théorie de la culture et des médias. Le deuxième chapitre offre une perspective sur l'interrogation de la matérialité en traduction, en mettant l'emphase sur la façon dont elle est traitée dans les perspectives «matérialistes» des médias (McLuhan, Kittler). L'analyse se concentre ensuite sur la façon dont la matérialité se reflète dans les recherches en traductologie. Le troisième chapitre examine la relation entre les langues— matériellement conçues—et le code informatique, les langages de programmation, ainsi que le code «universel», et ce à la lumière de la théorie de l'information en tant que base pour les activités humaines de codage. Le quatrième chapitre re-contextualise le mémorandum de Warren Weaver (1949) comme étant le document fondateur de la TA et le point de mire du scepticisme quant à la traduction automatique des langues «naturelles». Le cinquième chapitre adopte une position «Kittlerienne» pour situer historiquement le développement et l'exploitation d'un large éventail d'applications réelles de la TA, et pour démontrer la manière dont les «données» multilingues sont traitées par les voies commerciales, militaires et de plus en plus par les canaux publiques, statistiquement définis. Le sixième chapitre examine les implications de matérialités concurrentes de la langue, à la lumière de l'omniprésence grandissante de la TA