Authenticity and the ascetic self

What kinds of “selves” are ascetics who seek to purify the “self” of its partial interests? Through practices of obedience, enclosure and silence, monastics open themselves to the transforming work of the Divine, and in the process of doing so, close down their options for self-expression and self-governance, curtailing certain aspects of who they are, like narrativity and personal preference, that contemporary philosophers often construe as important elements of fully developed selves. While this activity of “purifying” the self may seem unlikely to reflect generalizable truths about selves, I identify how ascetic self-emptying finds epistemological parallels in Edmund Husserl and Edith Stein’s use of the phenomenological reductions, in personal identity theorists’ use of thought experiments, and in cultural anthropologists’ use of ethnographic field research. All of these theorists seek to identify, by imaginative loss or variation of parts of the self, which components of selfhood may be “optional” and which “inalienable.” However, these inquirers into “what is inalienable” to the self arrive at a variety of different conclusions and many seem to espouse multiple theories of inalienable selfhood even within single pieces of writing. One might argue that this is just because we don't yet have the true story about what is universally inalienable to the self, but I argue by contrast that our motives and methods for thinking about “inalienable selfhood” are importantly constitutive of what we will discover to be inalienable. As Edith Stein indicated in her later writings, what is treated as inalienable to selves will be intimately connected with worldviews and ways of life. For this reason I propose that philosophers take seriously the variety of “inalienable selves” from which people may act and interrogate how these correspond with certain sets of values. Liberal presuppositions about what is inalienable to the fully developed self correspond with a belief in the value of autonomous ways of life. The obedient nun acts according to judgments or preferences indexed to another individual, which in the words of James Stacey Taylor, makes her a “paradigm of heteronomy.” On most liberal accounts, however, to call someone heteronomous is to indicate that she lives in a way that fails to respect her true self, which includes capacities for deliberation and self-directed action. However, since we have recognized the variability of the inalienable self, we have recognized that someone might see her own capacity for self-direction as relatively alienable—minimally important to who she is, how she lives, and who she wants to become. I argue that inasmuch as the obedient nun's conformity with the judgments of her Superior reflects the set of values she claims to espouse, her way of life really does honour her “inalienable self.” I adopt the label of “authentic” to describe such a life. However, I recognize the vulnerability of this account to a couple of concerns about ways in which living heteronomously may in fact “harm” the self, and may even interfere with the selves that ascetics are trying to become. First, nuns share the intuition that it is wrong to socialize children in ways that will require them to adopt a life of servility and dependence. How can we think about this socialization as a type of harm without a corresponding belief that honouring the “self” requires cultivation of, at least, the capacity for autonomy? Second, I note certain reasons we have for thinking obedient selves may have impaired moral judgment. Ascetics and liberal philosophers alike would agree that good moral judgment is an essential part of self-development. So if valuing obedience hampers the development of such judgment, then we have reasons to be suspicious of the value of heteronomy even for ascetics. I argue that a careful effort to distinguish authentic from inauthentic types of obedience can address these concerns.Quels types de «sois» cultivent les ascètes? Par des pratiques comme l'obéissance, le cloître, et le silence, les moniales s'ouvrent elles-mêmes au travail transformateur du Divin, et en même temps elles s'empêchent de cultiver leur expression de soi, entravant certains aspects d’identité, comme la narrativité et la préférence personnelle, que certains philosophes contemporains perçoivent comme des éléments constitutifs d'un soi complètement développé. Bien qu’on pensait que l'activité d'auto-purification du soi ne puisse pas refléter des vérités généralisables sur la constitution du soi, j'identifie comment cette activité ascétique détient des similarités épistémologiques avec les réductions phénoménologiques utilisées par Edmund Husserl et par Edith Stein, ainsi qu'avec l'utilisation des expériences de pensée par des métaphysiciens de l'identité personnelle, et avec l'utilisation de la recherche ethnographique par des anthropologues culturels. Tous ces théoriciens cherchent à identifier, à travers une perte ou une variation imaginaire dans les parties du soi, quelles sont les composantes du soi qui sont « optionnelles » et celles qui sont « inaliénables ». Cependant, les chercheurs de « ce qui est inaliénable » dans le soi arrivent à une variété de conclusions et plusieurs semblent adhérer à de multiples théories de l'individualité inaliénable même à l'intérieur d'un seul texte. On pourrait en conclure que nous n'avons pas encore trouvé la vérité de ce qui est universellement inaliénable du soi, mais je dirais par contre que nos motivations et nos méthodes pour penser «le soi inaliénable» sont crucialement constitutives de ce que nous considérons être inaliénable. Ce qui est considéré comme inaliénable de soi est intimement lié aux visions du monde et aux modes de vie. Les présupposés libéraux sur ce qui est inaliénable d’un soi complètement développé sont intimement liés à une foi en la valeur des modes de vie autonomes. Une moniale obéissante agit selon les jugements ou les préférences d'une autre personne. Comme le dit James Stacey Taylor, ce mode de vie fait de la moniale un «paradigme de l'hétéronomie». Dans la majorité de la pensée libérale, qualifier une personne d' «hétéronome» signifie qu'elle vit d'une manière qui ne respecte pas son vrai soi, c'est-à-dire ses capacités de délibération et d'action autodirigée. Cependant, puisque nous avons reconnu la variabilité du soi inaliénable, nous avons reconnu que quelqu'un pourrait traiter sa capacité d'auto-direction comme relativement aliénable—peu importe de qui elle est, comment elle vit, et qui elle veut devenir. Je soutiens que, dans la mesure où la conformité de la moniale obéissant aux jugements de sa supérieure reflète l'ensemble des valeurs qu'elle approuve vraiment, son mode de vie respecte vraiment son «soi inaliénable.» Je caractérise une telle vie comme «authentique». Toutefois, je reconnais la faiblesse de cet compte de l'objection que l'hétéronomie nuise au soi, et pourrait interférer avec les propres buts des ascètes. Premièrement, les moniales ont l'intuition que c'est mal de socialiser les enfants d'une manière qui les obligera à adopter une vie de servitude et de dépendance. Comment pouvons-nous comprendre cela comme un type de mal sans une croyance correspondante qu’un «soi développé» doit avoir au moins une capacité d'autonomie? Deuxièmement, je constate certaines préoccupations selon lesquelles l'obéissance gênerait notre jugement moral. Autant les ascètes que les philosophes libéraux seraient en accord avec l'affirmation qu'un bon jugement moral est un élément essentiel de l'auto-développement. Donc, si la valorisation de l'obéissance entrave le développement de ce jugement, nous avons raison de mettre en doute la valeur de l'hétéronomie, même pour les ascètes. Je soutiens qu’un effort consciencieux à distinguer les types authentiques des types inauthentiques d'obéissance peut apaiser ces préoccupations