La «légende» de Voltaire semble de tous temps avoir dépassé la simple vérité sur l’homme et l’oeuvre. En effet, lorsqu’on lit ses ouvrages, rien ne porte à croire que l’écrivain cynique, le terrible critique de l’ancien régime, l’apôtre de la tolérance, dont la sonorité sut tenir l’Europe en éveil pendant une grande partie du 18e siècle, avait cependant un véritable fonds de bonté, de compassion, et même, au sens restreint du mot, de sensibilité. Le Voltaire aimable, poli, sympathique, cependant, se retrouve presque à chaque page de sa Correspondance, qui comprend plus de 12,000 lettres - la plus volumineuse que nous connaissions après celle de Horace Walpole. Là, il se montre tel qu’il était véritablement, affairé, remueménage, jetant les ...