La dyslexie pour le généraliste

Il semble que l'on commence à prendre conscience, à l'échelon national, des conséquences, des répercussions de la dyslexie sur les enfants, leur cursus scolaire et ultérieurement leur insertion professionnelle et sociale. Sans doute, un certain nombre d'enfants ont été stigmatisés à tort, leurs difficultés ayant été mal comprises, mal interprétées, ayant entraîné chez eux une répulsion par rapport à l'écrit et surtout une perte d'estime de soi, un repli rendant tout projet d'avenir difficile. Aujourd'hui les connaissances sur la dyslexie se sont amélioré et permettent d'un peu mieux appréhender l'origine de ce trouble. De nombreux tests existent, certains très complets permettant d'explorer les différentes compétences intervenant dans l'exercice de la lecture: l'attention visuo-spatiale, la capacité phonologique, la mémoire de travail, etc... A l'issu de ces épreuves, on peut donc mieux cibler ou se situe la difficulté de l'enfant et ainsi adapter la rééducation. Il existe de nombreuses techniques de rééducation, très variable en fonction de l'orthophoniste et de sa formation. La prise en charge peut être élargie au psychomotricien, à l'orthoptiste ou au psychologue si besoin (...) La récente directive ministérielle semble poser les axes essentiels pour essayer d'améliorer les trois points importants concernant la dyslexie qui sont:le dépistage, le diagnostic et la prise en charge. Le rôle du médecin généraliste peut se situer à 2 niveaux : au niveau du dépistage en tant que médecin de l'enfant au cours de sa 4è année et 6è année en complémentarité des médecins de PMI et de l'éducation nationale, à l' aide de tests comme le ERTL4 et ERTL 6 par exemple ; au niveau de la gestion de la prise en charge en tant que coordinateur des différents intervenants (orthophoniste, orthoptiste, psychologue, médecin scolaire). Pour cela, il semble indispensable de développer un travail en réseau entre les différents libéraux. Il semble qu'il soit de son ressort aussi de faire appel aux spécialistes du centre de référence des troubles du langage de sa région si la prise en charge restait insuffisante ne permettant pas à l'enfant d'évoluer suffisamment. Pour les enfants atteints d'un trouble sévère du langage, ils devraient bénéficier dans un futur proche d'une prise en charge à 100% par la sécurité sociale au titre des affections de longue durée que devra donc demander le médecin le cas échéant. Cependant, pour l'instant, de nombreuses difficultés persistent quant à la mise en oeuvre de ces différentes actions : pour qu'un généraliste puisse jouer son rôle dans le dépistage et la coordination de la prise en charge, il faut qu' il ait un minimum de connaissance sur la question ; de nombreux tests existent pour le dépistage mais il n'y a pas de consensus national quant à savoir lesquels doivent être utilisés dans le dépistage ; il serait utile de faire l'inventaire et l'évaluation des différentes techniques rééducatives et de prise en charge afin de mieux guider l'enfant et sa famille. pour adapter l'enseignement à ces enfants, il faut que les instituteurs soient informés et formés sur ce sujet et avoir les moyens de mettre en oeuvre des ateliers d'aide ; pour les enfants porteurs de troubles plus sévères, il faudrait augmenter le nombre de structures d'accueil adaptées. Tout ceci est prévu dans la directive ministérielle mais mettra quelques années à se mettre en place.GRENOBLE1-BU Médecine pharm. (385162101) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF