Les Immunoglobulines polyvalentes au CHU de Grenoble (enquête rétrospective sur leur utilisation de 1999 à 2001)

Le contexte actuel d'utilisation des immunoglobulines polyvalentes (IgIV) en France est fort délicat pour diverses raisons que sont leur origine plasmatique, leurs nombreuses indications non validées par une autorisation de mise sur le marché (AMM), la situation de pénurie mondiale avérée en France depuis 2000 et le contexte économique des hôpitaux soumis aux restrictions budgétaires. Un besoin de rationaliser les indications semble donc nécessaire, sur la base de discussions consensuelles entre les différents acteurs de santé des hôpitaux en général et de Grenoble en particulier. Pour faciliter cette démarche, une +- photographie a de l'utilisation des IgIV au sein du CHU de Grenoble a donc été effectuée de 1999 à 2001, grâce à l'obligation de traçabilité à laquelle sont soumises les IgIV. Les principaux résultats de cette enquête sont les suivants : une constante augmentation de la consommation,de la dépense et du nombre de patients traités est observée ; cette hausse s'étant nettement amplifiée en 2001. Pour faciliter le détail de la consommation par indications, celles-ci ont été regroupées en 3 groupes qui sont ceux définis par le comité d'évaluation et de diffusion des innovations technologiques de l'assistance publique des hôpitaux de Paris (CEDIT de l'AP-HP). Le premier contient les indications reconnues par l'usage ou la littérature, validées ou non par une AMM ; le second concerne les indications restant à évaluer mais où une efficacité est présumée ; le dernier groupe comprend les indications non reconnues, où aucune preuve de leur efficacité n'a pu être démontré. De 1999 à 2001, l'utilisation dans des indications du groupe 1 a été majoritaire (> 80%) (...). Même si les résultats obtenus paraissent satisfaisants, bien que la consommation hors des indications reconnues soit loin d'être négligeable, une politique de rationalisation sur l'utilisation des IgIV doit être mise en place au regard du difficile contexte actuel d'utilisation. Ceci étant plus un problème éthique vis à vis des autres hôpitaux où la pénurie est ressentie.GRENOBLE1-BU Médecine pharm. (385162101) / SudocSudocFranceF