Le double dans les récits de M. Duras, de Ch'oe Yun et d'Oh Jung-Hi

Les textes de M. Duras, de Ch'oe Yun et d'Oh Jung-Hi permettent au lecteur de découvrir des voix qui, d'un continent à l'autre, se correspondent. Liés intimement à l'altérité de l'être femme, que libèrent et mobilisent les ruptures de l'histoire récente, leurs styles et leurs thèmes privilégient la figuration du double. Le choix du pseudonyme par souci d'anonymat signale l'expérience d'un certain dédoublement de soi. Ecrire ayant fonction de briser l'unité du moi, une transgression s'effectue au niveau des personnages : les uns se réduisent souvent au reflet des autres comme s'ils s'intégraient dans un système d'échos. Ce mode singulier de représentation affecte aussi la configuration spatiale et temporelle. Régi par l'organisation spéculaire, l'espace favorise l'unification des lieux, aussi nombreux que disparates, de même le temps, qui semble s'inscrire dans le rythme mythique de l'éternel retour, réduit le présent au reflet du passé. Comme l'espace corporel, l'espace narratif, pénétré et traversé par le discours de l'autre, s'organise en système spéculaire. Affectée, touchée par l'autre, l'écriture travaillée par l'image du double, révèle le lien existant entre textualité et sexualité. Refus des formes établies, ambiguïté fondamentale, les textes des femmes font retentir une voix d'une inconcevable contrée, intérieure à moi mais inconnue.ST DENIS-BU PARIS8 (930662101) / SudocSudocFranceF