Le cerveau du musicien, structures cérébrales mises en jeu par la musique et leur plasticité (étude bibliographique)

Plus qu'un simple divertissement, la musique serait un besoin biologique si nous considérons que tout ce qui est inutile pour l'être humain n'a pas été retenu au cours de l'évolution. Le cerveau a développé des mécanismes spécialisés pour la décoder différents de ceux du langage, ce qui explique que l'aphasie ne s'accompagne pas nécessairement d'une amusie. Contrairement à la parole, la musique active les deux hémisphères cérébraux que ce soit pour sa perception, sa mémorisation, sa lecture, son écriture ou son exécution instrumentale ou vocale. Cela explique le cas de Maurice Ravel qui, atteint d'une lésion de l'hémisphère gauche pouvait composer, jouer et même accorder son piano alors qu'aphasique, il était incapable de lire ou écrire une seule note. Mais le cerveau est un système dynamique basé sur des modifications synaptiques qui lui permettent de s'adapter aux exigences musicales. Ainsi le cortex du musicien diffère de celui du non musicien que ce soit dans sa spécialisation hémisphérique, ses modifications anatomiques touchant le cortex auditif, sensitivo moteur, le corps calleux ou le cervelet mais aussi sans sa réorganisation cytoarchitecturale. Cependant, le cerveau musical reste encore mystérieux puisque de nombreux facteurs, difficiles à prendre en compte, influencent la localisation exacte du traitement des différentes composantes musicales. De plus, l'imagerie fonctionnelle de plus en plus perfectionnée peut paraître encore grossière par rapport à la finesse des structures cérébrales et la vitesse de conduction de l'influx nerveux.More than a mere entertainment, music seems to be a biological need as far as we consider that along their evolution the human beings have abandoned all what was useless for them. To comprehend music, our brain developed specific mechanisms, different from the ones dedicated to language. This explains the fact that aphasia is not necessarily accompanied by an amusia. When hearing, memorizing, reading, writing, playing or singing music activates both hemispheres, what is not the case with language. This explains the case of Maurice Ravel who was suffering from a lesion of the left hemisphere and could compose, play the piano and even tune it despite his aphasia, which prevented him from reading or writing a single note. But our brain is a dynamical system based on synaptic modifications, which enable us to adapt to the musical requirements.The cortex of the musician is different from the one of the non-musician in its hemispheric specialization, its anatomical modifications of the auditory cortex, the sensitivo-motor cortex, the corpus callosum or the cererbellum but it is also different in its cytoarchitectural reorganization.GRENOBLE1-BU Médecine pharm. (385162101) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF