Etude rétrospective comparant à long terme deux schémas d'administration de sérum anti-lymphocytaire en traitement d'induction après transplantation rénale

Dans une étude rétrospective, nous avons comparé deux schémas d'administration de sérum anti-lymphocytaire (ATG, Thymoglobulineâ, Sangstat) en traitement d'induction après transplantation rénale. Le groupe I (n=93) recevait des doses fixes pendant 8 jours et le groupe II (n= 66) des doses adaptées aux taux de lymphocytes T CD2 circulants. Le traitement d'entretien comportait de la ciclosporine A, de l'azathioprine et des corticoïdes, dans les deux groupes. La survie des patients et du transplant rénal, ainsi que l'incidence de complications bactériennes et de cancers étaient identiques dans les deux groupes. En revanche, le nombre de rejets aigus était plus important dans le groupe I (40,9 vs 15 %, p=0,0005), probablement dû à une réduction des doses des traitements immunosuppresseurs, consécutive à une mauvaise tolérance hématologique. Le nombre de réactivations à CMV était plus élevé dans le groupe II (51 versus 24 %, p=0,031) en raison d'un plus grand nombre de receveurs CMV (+) dans ce groupe (29 versus 3 %, p=0,004). La survenue des cancers et d'un second cancer cutané était plus précoce dans le groupe II (respectivement, 85,9 +- 4 vs 111 +- 3,4 mois, p=0,003 et 87 +- 6,8 vs 105,6 +- 5,2 mois, p=0,004) probablement par une déplétion des lymphocytes T CD4+ plus marquée. Enfin, le profil des sous-populations lymphocytaires était identique dans les deux groupes avec cependant, après 5 ans, une reconstitution des lymphocytes T supérieure et prédominante sur les T CD4+, dans le groupe II. Ainsi, le traitement par ATG à doses adaptées et réduites est un traitement efficace et moins onéreux (2773,3 +- 1166 vs 3492 +- 1537 euro). Des études complémentaires sont nécessaires afin de comprendre la survenue plus précoce des cancers.TOULOUSE3-BU Santé-Centrale (315552105) / SudocTOULOUSE3-BU Santé-Allées (315552109) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF