Bases anatomiques des voies d'abord des tumeurs du ventricule latéral

BUTS : L'objectif de notre travail clinique était d'étudier la chirurgie (mortalité et morbidité) des tumeurs du ventricule latéral et de comparer les voies d'abord chirurgical (interhémisphérique transcalleuse et transcorticale). A cette occasion, un complément d'étude anatomique sur les radiations optiques achevait notre travail. MATERIEL et METHODES: Les tumeurs du VL étaient retrouvées chez 44 patients répartis en 24 hommes et 20 femmes. L'âge moyen au diagnostic était de 40,05 ans avec des extrêmes de 7 ans à 74 ans. Une analyse statistique concluait notre travail clinique. La méthode de Klingler était utilisée pour la dissection des fibres blanches. RESULTATS : L'hypertension intracrânienne par hydrocéphalie constitue la principale symptomatologie révélatrice. Ces tumeurs sont bénignes dans 82 % des cas (3 principaux types anatomo-pathologiques étant neurocytome central, méningiome et épendymome). Les lésions malignes sont représentées par 1 épendymome malin, 1 astrocytome anaplasique, 3 glioblastomes, 3 mélanomes rhabdoïdes et 1 métastase du VL. Le traitement complémentaire s'appuie essentiellement sur la radiothérapie encéphalique externe et exceptionnellement sur une association radiothérapie et chimiothérapie adjuvante dans un cas de glioblastome. Le traitement consiste en une exérèse macroscopiquement complète pour 41 tumeurs du VL, incomplète pour une tumeur et ventriculocisternostomie avec biopsie dans 2 cas. Le taux de mortalité est de 13,6 %. L'épilepsie post-opératoire se rencontre chez 36 % des patients, le plus souvent après une voie d'abord transcorticale frontale, sans que cette différence soit significative (p=0,07). L'hydrocéphalie post-opératoire complique 27 % des interventions : elle survient le plus souvent après les voies transcorticales et notamment pariétale (p=0,040) et en cas de localisation tumorale dans le corne frontale (p=0,038). Le sexe et status OMS préopératoire ne sont pas de facteurs de mauvais pronostic (p=0,433 et p=0,621). Le taux de récidive est de 27 %. Ces récidives surviennent dans un délai moyen de 7 mois et concernent toutes les tumeurs malignes ainsi que 2 cas de neurocytome central, 1 cas de méningiome et 1 cas d'épendymome. Elles doivent faire l'objet d'une réintervention. Seul le type histologique glioblastome prédispose à la récidive (p=0,016). CONCLUSION : La voie transcorticale pariétale apparaît la plus délétère. L'abord d'une tumeur du ventricule latéral doit tenir compte des séquelles qu'elle risque de provoquer par l'incision du parenchyme sain et par l'écartement des structures avoisinantes. Le choix de la route la plus appropriée doit donc se faire au cas par cas. Quant à notre travail anatomique, il pourra être couplé prochainement à l'imagerie de diffusion (" tracking" des fibres blanches)AMIENS-BU Santé (800212102) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF