Philosophie et musique à l'âge classique (harmonie, ordre et justice)

De 1600 à 1750, la philosophie entretient de très singuliers rapports avec la musique. Avant l'invention de l'esthétique, la pensée classique ne développe pas de doctrine du beau. La musique, qui n'a jamais appartenu aux Beaux-Arts, se définit par une triple expertise : pratique savante des proportions, harmonie et représentation. Ce double constat est un privilège. Il a permis d'examiner les liens que la philosophie entretient avec la musique selon les trois points de vue de la science, du spectacle, et de la composition. La théorie musicale a d'abord produit une grande philosophie de l'art, établie sur les critères de la variété, du mouvement et de l'expressivité. Simultanément, la musique baroque se spécifie dans la double représentation des passions et du monde. Ces manifestations sont l(objet du deuxième temps de cette étude. Enfin, là où la science et l'art recréent le concept d'harmonie, la composition devient une référence pour la philosophie. La seconde politique, la cosmologie képlérienne et le système leibnizien de l'harmonie découvrent, dans la musique, bien plus qu'une métaphore : elle est un modèle pour la philosophie.PARIS1-BU Pierre Mendès-France (751132102) / SudocSudocFranceF