Efficacité et faisabilité de l'intervention brève en médecine générale dans le mésusage d'alcool

Les limlites de consommation d'alcool ont été étudiées et définies par l'Organisation Mondiale de la Santé pour éviter les conséquences d'un mésusage, c'est-à-dire d'une consommation excessive : ces limites sont de 21 unités par semaine chez les hommes et de 14 unités chez les femmes, avec un maximum de 4 verres par occasion. L'intervention brève consiste à dispenser à des personnes en mésusage d'alcool des informations et conseils pour les aider à revenir à l'usage. Les études internationales ont montré que les patients consommateurs excessifs non dépendants réduisaient de manière significative leur consommation déclarée d'alcool après une intervention brève effectuée par leur médecin généraliste. La Haute-Normandie est une région particulièrement touchée par l'augmentation de la morbi-mortalité induite par le mésusage d'alcool. Nous avons donc proposé à des médecins généralistes de l'agglomération de Rouen et d'Evreux de tester l'intervention brève sur trois consultations en un an. Sur les 139 médecins contactés, 40 ont accepté de participer. Les critères d'inclusion étaient un score supérieur à 2 sur 4 au questionnaires DETA ou une consommation déclarée d'alcool supérieur au seuils déféinis par l'OMS. Le but de notre étude était que ces patients réduisent leur consommation au dessous de ces seuils. Au total 17 patients ont été inclus, dont 6 ont terminé l'étude. Le faible nombre de patients inclus ne permet pas d'évaluer l'efficacité de notre intervention brève en médecine générale et souligne la faisabilité médiocre de notre étude. Cela peut être la conséquence de sa lourdeur méthodologique, celle-ci nécessitant recueils de données et prélèvement biologiques. En effet, le problème du manque de temps, dans le contexte actuel de la médecine générale, a été l'une des difficultés principales à effectuer cette enquête. Toutefois, la sous-estimation probable du nombre de patients en mésusage, liée à la méconnaissance de cette notion par manque de formation, a pu contribuer à la moindre inclusion de patients.ROUEN-BU Médecine-Pharmacie (765402102) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF