Gastroentérite à éosinophiles (à propos d'une observation, revue de la littérature)

La gastroentérite à éosinophiles est une affection digestive rare caractérisée par l'existence d'une symptomatologie gastro-intestinale, une infiltration à éosinophiles limitée à la paroi digestive, en l'absence de facteur causal, notamment d'une pathologie parasitaire, inflammatoire ou tumorale. La présentation clinique est souvent trompeuse car peu spécifique. Une hyperéosinophilie sanguine est présente dans 70% des cas et selon les périodes évolutives. La maladie est associée dans 50% des cas à une atopie familiale, parfois à une allergie alimentaire, surtout chez l'enfant, et à une augmentation du taux d'IgE totales sériques. Le diagnostic repose sur les endoscopies avec biopsies étagées multiples. Il s'agit d'une maladie chronique, évoluant par poussées. Dans la grande majorité des cas, l'affection est de bon pronostic. La corticothérapie est le traitement de référence. Nous rapportons l'observation d'un homme âgé de 61 ans présentant des douleurs thoraciques et épigastriques récurrentes s'accompagnant d'une rhinorrhée et d'une éruption urticarienne. Il existe une hyperéosinophilie sanguine modérée. Une insuffisance coronarienne est confirmée par coronarographie et traitée par stent. Malgré cela, les douleurs persistent. De nombreux examens sont pratiqués : fibroscopies oesogastriques et iléo-coloscopies avec biopsies étagées à plusieurs reprises, scanner abdominal, écho-doppler des artères digestives, etc... non contributifs. Finalement, de nouvelles biopsies après écho-endoscopie révèlent une musculeuse oesophagienne et duodénale épaissie et infiltrée par des éosinophiles. Sur une période de suivi de 6 ans, l'évolution est marquée par plusieurs rechutes. Aucun élément en faveur d'une parasitose, un syndrome hyperéosinophilique idiopathique ou myéloprolifératif, un lymphome digestif, une vascularité nécrosante, n'a été retrouvé. Les hypothèses étiopathogéniques afférentes à cette maladie restent controversées. Néanmoins, la cytotoxicité directe des polynucléaires éosinophiles sur la paroi digestive est actuellement admise.PARIS7-Xavier Bichat (751182101) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF