Le diabète de la mucoviscidose (résultats du dépistage et étude de 16 cas sur une série de 175 patients en Haute-Normandie)

Le diabète est une complication tardive de l'atteinte pancréatique de la mucoviscidose. Sa fréquence de plus en plus marquée augmente avec l'âge des patients. L'altération de la sécrétion d'insuline est responsable d'hyperglycémies survenant d'abord dans la période post-prandiale, et le dapisatge précoce du diabète nécessite la réalisation d'épreuves d'hyperglycémie provoquée per os. Notre étude rétrospective a porté sur trois centres hospitaliers de Haute-Normandie qui suivaient une total de 175 patients atteints de mucoviscidose. Le taux de dépistage par HGPO était de 80%. La prévalence du diabète était de 9% (16 patients), avec 4% d'intolérances au glucose. L'âge moyen de survenue du diabète se situait à 20 ans, plus précoce chez les femmes. La répartition des mutations génétiques était superposables à celle observée chez les insuffisants pancréatiques en général. Les résultats montrent une forte proportion d'atteintes pulmonaires graves, de dénutritions, et de patients sous corticothérapie au diagnostic. Il existait une dégradation significative de l'indice de masse corporel, du VEMS et de la capacité vitale pulmonaire dans la phase de pré-diabète. L'insulinothérapie, prescrite chez 10 patients, a provoqué une reprise pondérale significative et une amélioration de l'état pulmonaire. Sur 4 patients suivis depuis une dizaine d'années, 2 présentaient des complications microangiopathiques. L'analyse des études publiées soutients ces résultats. La prise en charge des patients a pour objectif l'équilibration glycémique, mais aussi le maintien de l'état nutritionnel et respiratoire. Les effets anabolisants de l'insuline, plus particulièrement sur le métabolisme protidique, expliquent l'amélioration de ces deux paramètres qui sont liés. Le traitement oral initial par répaglinide est utilisé à Rouen et dans de nombreux centres, mais ces bénéfices restent à démontrer. La prise en charge diététique a été peu étudiée. Le consensus actuel conseille la suppression des sucres à index glycémique élevé. Cette restriction peut engendrer une diminution de l'apport calorique global chez des patients dénutris. Les analogues rapides de l'insuline sont particulièrement aptes à réguler les glycémies post-prandiales et peuvent permettre d'éviter la restriction glucidique.ROUEN-BU Médecine-Pharmacie (765402102) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF