Place de la phytothérapie dans la prescription des médecins généralistes (exemples d'Hypericum perforatum L. et de Valeriana officinalis L.)

Introduction : La consommation de phytothérapie augmente depuis des années. Les médecins généralistes se sentent pour la plupart insuffisamment formés dans ce domaine Les patients ne signalent pas toujours spontanément cette thérapeutique qui est perçue comme une médecine naturelle et douce. Objectifs : encadrer la prescription du millepertuis et de la valériane d'après les données scientifiques, alerter les médecins généralistes sur la toxicité, les effets indésirables et les interactions médicamenteuses potentielles des plantes médicinales, et essayer de comprendre pourquoi les patients ont recours à cette médecine. Méthode : La recherche bibliographique inclut les essais de qualité méthodologique sur la pharmacologie et les études cliniques concernant le millepertuis et la valériane. Résultats : Le millepertuis semble supérieur au placebo dans les états dépressifs majeurs légers à modérés sur une courte durée. Les études ne permettent pas de conclure dans les états dépressifs majeurs sévères. Les essais comparant le millepertuis aux inhibiteurs sélectifs et aux tri cycliques sont hétérogènes et avec une tendance à la non infériorité du millepertuis. Cette plante est bien tolérée; cependant les nombreuses interactions médicamenteuses nécessitent une prudence. Il n'y a que très peu d'études de qualité concernant la valériane dans les domaines de l'anxiété et de l'insomnie. Il n'y a pas d'effets indésirables. Conclusion : La place du millepertuis et de la valériane reste restreinte dans la thérapeutique, des études de qualité sur de plus longue durée et avec des extraits standards sont nécessaires. Le médecin généraliste a un rôle de prévention et d'éducation sur les risques de cette médecine jugée naturelle, en particulier chez les patients suivant une polymédication.NANCY1-SCD Medecine (545472101) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF