Effet des conditions environnementales sur le développement des pathologies à Vibrio dans les élevages de crevettes en Nouvelle-Calédonie

L aquaculture mondiale de crevettes est un secteur à très forte croissance. Toutefois, les problèmes liés aux maladies dans les élevages ne cessent d augmenter depuis 1980. Au cours du développement de la filière de Nouvelle-Calédonie, deux vibrioses sont apparues et ont fortement perturbé les techniques et les schémas de production. Les premières mortalités associées au syndrome 93 ont été observées en mai 1993. Elles affectent depuis tous les élevages de saison froide de toutes les fermes de production. Les conditions climatiques pendant les périodes de transitions entre les deux principales saisons seraient responsables d un stress environnemental à l origine du déclenchement du syndrome 93. La densité initiale, principal facteur de risque, augmente la probabilité d apparition et de développement de la maladie. Le syndrome d été a été identifié la première fois dans une ferme intensive en 1997 et s est déclaré depuis 2003 dans deux autres fermes géographiquement proches. Les mortalités apparaissent 58 jours après l ensemencement des crevettes. Les éleveurs en recherchant une croissance maximale ont intensifié leur système d élevage avec les années en augmentant la quantité d aliment distribuée. L eutrophisation du milieu est devenue de plus en plus précoce et est concomitante au déclenchement des mortalités. En l état actuel de nos connaissances, cette précocité, à une période où la fréquence des mues est élevée, constitue avec la présence de la souche hautement pathogène du Vibrio incriminé, les facteurs de risque de la maladie. Avec l apport en matière organique, la colonne d eau évolue vers une autotrophie croissante alors que le sédiment devient de plus en plus hétérotrophe au fur et à mesure que l élevage progresse. Au cours du processus d eutrophisation, le compartiment autotrophe montre une succession de deux assemblages. Le picophytoplancton domine sur la première partie de l élevage et laisse place à du nanophytoplancton en seconde partie. Cette phase de transition caractérise un stress environnemental. De l intensité de ce stress dépendrait ou non le déclenchements des mortalités. Il pourrait (i) favoriser le développement et/ou la virulence du pathogène et/ou (ii) diminuer la résistance des animaux. Les suivis de différents indicateurs dans les sédiments - pH, potentiel d oxydoréduction et concentration en ammoniaque dans l eau interstitielle - montrent des conditions potentiellement plus stressantes pour les animaux dans les bassins déclarant les épizooties.LA ROCHELLE-BU (173002101) / SudocNOUMEA-BU (987352102) / SudocBANYULS/MER-Observ.Océanol. (660162201) / SudocSudocFranceF