Prise en charge des infections urinaires en médecine générale (état des connaissances et étude de pratique par entretiens confraternels auprès de 57 médecins généralistes de Haute-Normandie)

Il s'agissait d'une enquête par entretiens confraternels auprès de 57 médecins généralistes Haut-Normands décrivant rétrospectivement les 4 à 5 derniers cas d'infections urinaires vus en consultation. L'objectif était d'évaluer les pratiques, en comparant la réalité du terrain aux recommandations. Parmi les 282 cas, 218 (77%) concernaient des femmes. Les cystites dominaient (70%) devant les PNA (21%) et les prostatites (9%). L'âge variait de 3 mois à 91 ans (48 ans en moyenne). Seuls 17 cas ont donné lieu à une hospitalisation. Les médecins généralistes sous-évaluaient les facteurs de complication et les formes pauci-symptomatiques, ce qui a conduit à distinguer les diagnostics retenus et ceux redressés selon les définitions des recommandations (SPILF 1990 ; ANDEM 1995). Au total, les infections urinaires compliquées représentaient 19% des diagnostics retenus mais 53% des diagnostics redressés. Le recours à la bandelette urinaire était rare : 7% des infections urinaires comme des cystites simples retenues. Un ECBU a été demandé pour 179 infections urinaires (63%), dont 28% des cystites simples redressées de façon non justifiée. Escherichia coli était responsable de 74% des infections urinaires documentées avec des taux de résistance à l'amoxicilline de 39%, au TMP-SMX de 11% et aux luoroquinolones de 6%. Le taux d'imagerie (ASP et échographie de l'appareil urinaire) était de seulement 50% pour les diagnostics retenus de PNA et de prostatites. Si les classes thérapeutiques étaient globalement conformes aux recommandations, seulement 37% des cystites simples retenues et 59% des cystites simples redressées bénéficiaient d'un schéma court (monodose ou 3 jours). Comparativement aux recommandations, les pratiques apparaissaient plus divergentes pour le diagnostic (BU et imagerie trop rares ; ECBU trop fréquents) que pour la thérapeutique. Nombre d'infections urinaires compliquées étaient non dénommées ainsi, mais pour autant prises en charge comme telles.ROUEN-BU Médecine-Pharmacie (765402102) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF