Interruption volontaire de grossesse chez la mineure (perception par les adolescentes de la place du médecin traitant dans l'accès à l'IVG et le suvi)

Objectif : Dans un premier temps, déterminer si les adolescentes mineures présentant une grossesse non désirée sollicitent en premier recours leur médecin généraliste pour demander une Interruption Volontaire de Grossesse (IVG). Dans un second temps, analyser la place que les adolescentes accordent au médecin généraliste dans le suivi gynécologique et psychologique après i'IVG. Méthode : Etude prospective réalisée dans trois centres IVG de Seine-Maritime : Groupe Hospitalier Havrais, Centre Hospitalier Intercommunal Elbeuf-Louviers et Centre Hospitalier du Belvédère. Les adolescentes mineures consultant pour demander une IVG ont été interrogées au moyen de questionnaires anonymes. Résultats : 73 adolescentes ont été interrogées. Elles ont entre 13 et 17 ans, sont scolarisées dans 80% des cas, vivent chez leurs parents dans plus de 90% des cas. 10 d'entre elles ont déjà un enfant et/ou ont déjà eu une IVG. 15% des adolescentes n'avaient aucune contraception avant cette grossesse, 40% prenaient la pilule (prescrite par le médecin traitant dans un cas sur deux). Les parents sont informés de la grossesse et de la demande d'IVG dans un cas sur deux. 25% des adolescentes ont sollicité leur médecin traitant en premiers recours pour demander l'IVG ; cette proportion est plus élevée en zone rurale. 44% des adolescentes interrogées auraient préféré bénéficier d'une IVG médicamenteuse au cabinet de ville si ce choix leur avait été proposé, près d'une adolescente sur deux pense que ce n'est pas le rôle du médecin généraliste de pratiquer des IVG médicamenteuses au cabinet de ville. Dans 80% des cas, la contraception envisagée après l'IVG est une contraception orale, elle sera renouvelée par le médecin traitant pour 50% des adolescentes. Seules 45% des adolescentes envisagent d'informer leur médecin traitant de l'IVG. En cas de difficultés d'ordre psychologique après l'IVG, seules 5% des adolescentes s'adresseraient à leur médecin traitant. Conclusion : Les adolescentes sollicitent donc relativement peu leur médecin traitant pour accéder à l'IVG. Mais c'est surtout dans le suivi après l'IVG et dans le maintien d'une contraception efficace pour prévenir la survenue d'une nouvelle grossesse non désirée que le médecin traitant joue un rôle capital. Enfin les adolescentes ont une mauvaise connaissance des champs de compétence du médecin généraliste notamment en ce qui concerne le suivi gynécologique et le suivi psychologique.ROUEN-BU Médecine-Pharmacie (765402102) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF