Handicap et troubles anxieux

Bien que les troubles anxieux soient décrits depuis l Antiquité, ils restent de nos jours sous-diagnostiqués et insuffisamment traités, du fait de leur réputation de troubles légers et non handicapants. Cependant, la réalité clinique au sein des unités spécialisées dans l anxiété apparaît toute autre avec des patients qui sont handicapés au quotidien par leurs troubles. Ainsi, après avoir étudié les troubles anxieux, avoir défini la notion de handicap et avoir discuté l emploi de ce terme en psychiatrie et dans les troubles anxieux, nous avons pu conclure qu il est légitime d employer le terme de handicap dans les troubles anxieux et que les plus sévères sont associés à un fort handicap. Notre étude clinique, en plus d aller dans le sens de ces conclusions, apporte une information supplémentaire selon laquelle il est important de dépister et de traiter les addictions comorbides chez les anxieux car il s agit d un facteur déterminant de leur handicap fort. L ensemble de ces éléments montre la nécessité d explorer systématiquement la symptomatologie anxieuse, en particulier lors du premier recours au soin de ces patients en consultation de médecine générale. L objectif doit être la mise en place précoce des traitements adaptés pour éviter le développement des comorbidités, le handicap induit et finalement les coûts économiques engendrés. Enfin, des recherches cliniques et épidémiologiques semblent encore nécessaires pour mieux cerner les contours et les implications des troubles anxieux sévères, souvent encore négligés du fait de la grande hétérogénéité du concept d anxiété, qui s étend effectivement du normal au pathologique, et même au gravement pathologique.PARIS6-Bibl.Pitié-Salpêtrie (751132101) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF