Soins palliatifs (l'apport d'un réseau)

Les soins palliatifs existent en France depuis une trentaine d'année. La population attend d'eux un soulagement des souffrances et un accompagnement avec le souhait croissant d'une fin de vie à domicile. De leur côté, les professionnels de santé ambulatoires sont souvent isolés, débordés et peu formés. Pour répondre à ces besoins et notamment améliorer les pratiques de ces professionnels, les réseaux de soins palliatifs ont été créés. L'objectif de ce travail de thèse était de contribuer à vérifier la pertinence de ces réseaux. Il s'est proposé d'évaluer leur apport dans l'amélioration des pratiques des équipes soignantes du domicile sur un item précis : la prise en charge de la douleur physique. - Méthode : Il s'agissait d'une étude rétrospective menée sur les dossiers de 52 patients en fin de vie à domicile, de janvier 2007 à août 2008, suivis par RESOPAL Dieppe Caux, réseau d'accompagnement et de soins palliatifs de la région dieppoise. La première partie de l'étude concernait les caractéristiques du patient. La deuxième partie s'est intéressée à l'échelle d'évaluation de l'intensité douloureuse utilisée par l'équipe de proximité (médecins généralistes et infirmiers) et le suivi des recommandations de prescription des antalgiques lors de situations palliatives, avant et après inclusion du patient dans le réseau. - Résultats : Avant inclusion, l'intensité douloureuse était évaluée par l'échelle verbale simple pour 73,1% des patients, l'échelle visuelle analogique ou l'échelle numérique pour 25% d'entre eux et l'échelle boloplus 2 pour 1,9% d'entre eux. Après inclusion, 44% d'entre eux étaient évalués par l'échelle visuelle analogique ou l'échelle numérique, 32,7% par l'échelle verbale simple, 19,2% par l'échelle comportementale simplifiée et 3,8% par l'échelle Doloplus 2. Cette intensité douloureuse était réévaluée en moins de 72 heures dans 98,1% des cas versus 50% initialement. Après inclusion, 100% des patients étaient traités en suivant la règle des trois paliers de l'OMS (versus 78% initialement), selon le concept de dose-interdose dans 96,2% des cas (versus 51,9%) et par une analgésie multimodale dans 51,9% des cas (versus 28,8%). L'inclusion dans le réseau a permis de prévenir systématiquement les effets secondaires des antalgiques dans 98,1% des cas (versus 57,7%) et de simplifier le traitement habituel dans 96,2% des cas (versus 34,6%). Tous ces résultats sont significatifs. La prescription de co-antalgiques et l'adaptation de la voie d'administration des antalgiques ont progressé de façon non significative : 53,8% versus 50% et 100% versus 84,6%. - Conclusion : RESOPAL a permis de perfectionner le dépistage et l'évaluation quantitative de la douleur en exposant aux professionnels de santé l'ensemble des outils d'évaluation existants, notamment chez le sujet non communiquant. Il a amélioré les pratiques des médecins généralistes en matière de prescriptions antalgiques. Il répond ainsi à deux des objectifs d'un réseau fixés par l'ANAES: amélioration des compétences individuelles et collectives, amélioration de l'efficacité et de l'efficience des prises en charge. Ce travail de thèse conforte la pertinence d'un travail en réseau lors de la prise en charge antalgique de patients relevant des soins palliatifs à domicile.ROUEN-BU Médecine-Pharmacie (765402102) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF