Dépistage du saturnisme infantile en médecine générale (intérêt d'un auto-questionnaire)

Contexte Le dépistage du saturnisme infantile est devenu une préoccupation nationale. D'après l'expertise de l'Inserm en 1999, 84 000 enfants de moins de 6 ans seraient intoxiqués (plombémie> 100 g/I). Or, chaque année, le système de surveillance national ne fait état que de 500 nouveaux cas dépistés. Objectifs Evaluer l'intérêt du questionnaire de repérage des risques d'exposition au plomb, administré aux parents sous forme d'un auto questionnaire, pour favoriser le dépistage du saturnisme infantile en médecine générale. Méthode Etude interventionnelle comparative, entre deux groupes de médecins généralistes installés sur l'agglomération d'Elbeuf. Durée de l'étude : oct. 2008- janv. 2009.L'intervention s'est déroulée au cours des consultations pour certificat obligatoire du 9ème et 24ème mois, et s'est basée sur le questionnaire de repérage des facteurs de risque d'exposition au plomb, pour lequel trois choix de réponses ont été admis : oui, non, ne sait pas. Les médecins du groupe A ont rempli le questionnaire de repérage avec les parents ( hétéro-questionnaire), tandis que les médecins du groupe B ont distribué aux parents ce même questionnaire à compléter chez eux ( auto-questionnaire ). Résultats De façon inattendue, les réponses ne sait pas dans le groupe B auto-questionnaire ont été plus fréquentes, que dans le groupe A hétéro-questionnaire . Les difficultés de compréhension des questions ainsi qu'une faible implication des parents ont pu en être la cause. La faisabilité du repérage systématique par les médecins ne semble pas avoir été améliorée nettement dans le groupe auto-questionnaire , excepté pour le temps imparti à l'information des parents au cours de la consultation. L'intérêt ou non de l'auto-questionnaire dans l'acceptation du test de dépistage par les parents n'a pas pu être mis en évidence. Conclusion L'auto-questionnaire ne semble pas, dans notre étude, constituer un outil pertinent dans le dépistage du saturnisme infantile en médecine générale. Notre travail nous a amené à soulever plusieurs interrogations, concernant : -La réponse ne sait pas devrait-elle être un choix de réponse dans le questionnaire ? -Les certificats obligatoires permettent-ils de toucher les populations les plus à risque ? -L'information simultanée des médecins et des patients : étape primordiale dans le dépistage ?ROUEN-BU Médecine-Pharmacie (765402102) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF